La reprise des décollages au centre spatial guyanais est fixée au 18 juin. Avec une particularité : il s’agira d’un lancement partagé. Une sorte de covoiturage spatial, en somme.

Le calendrier de reprise des lancements au centre spatial guyanais est désormais fixé : ce sera dans la nuit du 18 au 19 juin. La date a été confirmée le 11 juin par l’Agence spatiale européenne. Cette reprise mettra un terme à plusieurs mois d’interruption causés par la pandémie de coronavirus, qui n’a pas épargné la Guyane, qui compte encore des centaines de cas et des difficultés à juguler la contamination.

Ce vol, nommé VV16, était planifié à la fin mars, à l’origine, jusqu’à ce que le SARS-CoV-2 entraîne un confinement de la majeure partie de la population mondiale. Mi-mars, décision était prise de réduire la voilure à Kourou.

Test européen de « covoiturage spatial »

Pour ce vol de reprise, ce ne sera pas une Ariane 5 qui sera utilisée, mais la fusée légère Vega. Cette mission est d’ailleurs la première à se dérouler dans le cadre d’un lancement partagé (« rideshare »), car le lanceur accueillera une cinquantaine de satellites de petit gabarit — 53 pour être tout à fait précis. Le chargement de ces appareils était en cours de finalisation en date du 10 juin, selon Arianespace.

Centre spatial guyanais

Une aire de lancement pour les fusées spatiales européennes, en Guyane. // Source : Alexander Stirn

Pour l’Agence spatiale européenne, ce vol doit aussi être l’occasion de démontrer la pertinence de son futur service européen de missions pour petits engins spatiaux (SSMS — Small Spacecraft Mission Service). L’Europe souhaite en effet mieux se positionner sur ce segment, qualifié de « marché florissant », qui mobilise tout un nouvel écosystème de clients de plus petite taille.

« Le SSMS fournit à Vega une nouvelle solution de covoiturage européen dédié, modulaire et capable d’accueillir une gamme complète de combinaisons de charges utiles », ajoute Arianespace. C’est aussi une façon de répondre à la concurrence, comme SpaceX, qui se positionne aussi sur ce créneau — les lancements de satellites Starlink, par grappe de 60, prouvent sa capacité dans ce domaine.

Un calendrier perturbé

Les trois mois de suspension ont durablement perturbé le calendrier des missions. Le cas le plus emblématique est Ariane 6. Son vol inaugural, envisagé cet été puis en fin d’année,  est maintenant reporté à 2021. L’autre tir très attendu, celui de Vega-C, une évolution de Vega, reste pour l’instant planifié à fin 2020. Certains essais cruciaux n’ont pas encore pu être menés à bien et le chantier du pas de tir se poursuit.

Les autres lancements annoncés depuis le centre spatial guyanais, au nombre de douze en 2020, doivent aussi s’attendre à des ajustements de date. Cinq vols avec une Ariane 5 sont prévus (pour Eutelsat, ISRO, Sky Perfect JSAT, Kari, B-Sat, Intelsat, NGIS et Embratel Star One 4) avec un lanceur Soyouz (Falcon Eye 2 , CSO-2 et OneWeb) et 2 autres avec Vega (SEOSat et Pléiades Neo).

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