Des scientifiques ont montré que des collisions passées entre galaxies ont pu jouer un rôle dans la formation du Soleil. À plusieurs reprises, une galaxie naine a traversé la Voie lactée, favorisant vraisemblablement des pics de formation d’étoiles.

Le système solaire n’aurait probablement pas existé sans une série de collisions passées entre la Voie lactée et une galaxie naine. C’est ce qu’avancent des scientifiques dans une étude de la revue Nature Astronomy, publiée le 25 mai 2020 et relayée par l’Agence spatiale européenne (ESA).

La galaxie naine du Sagittaire, une galaxie satellite de la Voie lactée, a pu être « un acteur important dans l’accumulation de la masse stellaire du disque de la Voie lactée, les perturbations du Sagittaire déclenchant à plusieurs reprises des épisodes majeurs de formation d’étoiles », écrivent les chercheurs. L’un de ces épisodes paraît coïncider avec le moment où le Soleil s’est formé, il y a 4,7 milliards d’années.

Les passages de la galaxie naine du Sagittaire à travers la Voie lactée. // Source : ESA

Les passages de la galaxie naine du Sagittaire à travers la Voie lactée.

Source : ESA

Les époques coïncident

Les scientifiques savaient déjà que cette galaxie voisine de la nôtre a effectué des passages à travers le disque de la Voie lactée, car son orbite autour du centre de notre galaxie se resserre. Grâce aux modèles existants, on a démontré que la galaxie naine du Sagittaire est passée à travers la Voie lactée à trois reprises. Le premier passage a eu lieu il y environ 5,7 milliards d’années, le deuxième il y a 1,9 milliard d’années, et le troisième il y a 1 milliard d’années. Cette chronologie est illustrée dans l’image visible ci-dessus.

Or, les auteurs de l’étude ont fait une découverte intéressante. Certes, « la Voie lactée a formé continuellement des étoiles tout au long de son histoire », mais ils ont mis en évidence l’existence de trois périodes correspondant à des pics notables dans la formation d’étoiles. Ces trois hausses, dont la force est décroissante, se sont produites aux mêmes époques que les trois passages de la galaxie naine du Sagittaire. « Toutes les preuves semblent suggérer que les interactions récurrentes entre la Voie lactée et la galaxie naine du Sagittaire sont à l’origine de telles augmentations », mentionnent les scientifiques à la fin de leur étude.

Les données de Gaia ont parlé

Pour parvenir à cette découverte, les chercheurs se sont plongés dans les données de la mission Gaia de l’ESA. L’objectif de cette mission est de sonder un milliard d’étoiles dans notre galaxie et ses environs, afin de construire une carte en trois dimensions très précise de la Voie lactée. Gaia fournit ainsi une histoire détaillée de la formation des étoiles au sein de la Voie lactée.

En estimant plus précisément les époques auxquelles ont eu lieu ces formations plus intensives d’étoiles, les scientifiques peuvent modéliser l’orbite de la galaxie naine du Sagittaire. Non seulement cette galaxie naine a influencé la dynamique et le déplacement des étoiles dans la Voie lactée, mais sa présence paraît aussi avoir joué un rôle crucial pour la formation d’étoiles. Après le tout premier passage de la galaxie naine, de nouvelles étoiles sont nées : le Soleil s’est formé à cette période. Il est donc possible que notre étoileet les planètes qui l’entourent n’auraient pas existé sans les interactions de la Voie lactée et du Sagittaire.

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