L’entreprise Genomic Prediction aurait l’intention de proposer un test génétique à des cliniques qui pratiquent la fécondation in vitro. Il préviendrait les risques de maladies et jugerait du futur niveau de QI, posant d’inévitables questions éthiques.

Genomic Prediction, une société installée dans le New Jersey, proposera bientôt de recourir à un test génétique censé indiquer si un embryon obtenu par fécondation in vitro risque d’être atteint de maladies, mais aussi capable de mesurer son… QI. New Scientist a révélé le 15 novembre 2018 que l’entreprise est en discussions avec plusieurs cliniques pratiquant la procréation médicalement assistée pour leur fournir ce test.

D’après le média anglophone, les tests génétiques de Genomic Prediction seraient en mesure d’établir si les embryons pourraient contracter le cancer ou s’ils pourraient avoir « un faible niveau d’intelligence. » L’entreprise assure qu’elle ne s’intéressera qu’aux cas où l’embryon pourrait présenter « un handicap mental », mais qu’il n’est pas exclu que cette technique aient d’autres usages à l’avenir.

Le procédé risque de susciter un vif débat éthique. // Source : Pexels/CC/Martin Lopez (photo recadrée)

Le procédé risque de susciter un vif débat éthique.

Source : Pexels/CC/Martin Lopez (photo recadrée)

Tester le futur QI des embryons ?

New Scientist précise que Genomic Prediction est la première société à proposer aux États-Unis un test établissant un score de risque polygénique (pour connaître la probabilité d’une maladie génétique) destiné à des embryons.

Genomic Prédiction n’exclut pas que son test génétique serve un jour à identifier des embryons qui pourraient avoir un quotient intellectuel (QI) élevé, en fonction de leurs gènes.  « Je pense que les gens finiront par le demander. Si nous ne le faisons pas, une autre entreprise le fera », assure Stephen Hsu, l’un des fondateurs de la société, cité par New Scientist.

Si nous ne le faisons pas une autre entreprise le fera

Le test portant sur les déficiences mentales pose cependant des questions éthiques. Il permettrait aux parents d’éviter les embryons qui risqueraient de développer un QI inférieur de 25 points à la moyenne. Difficile de ne pas songer à l’idée que de futurs enfants pourraient un jour être « choisis » en fonction d’un tel critère — même si elle semble relever davantage de la science-fiction que de la réalité aujourd’hui.

Ce test génétique pose des questions éthiques. // Source : Flickr/CC/École polytechnique - J.Barande

Ce test génétique pose des questions éthiques.

Source : Flickr/CC/École polytechnique - J.Barande

En France, un cadre strict

En France, les tests génétiques sont encadrés par une juridiction stricte, qui établit que l’examen des caractéristiques génétiques « ne peut être entrepris qu’à des fins médicales ou de recherche scientifique » (article 16-10 du Code civil).

Le code de la santé publique autorise cependant, dans son article L2131-4, un diagnostic préimplantatoire, qui permet de différencier les embryons atteints de maladie génétique et ceux qui ne le sont pas, après une fécondation in vitro. Il n’est « autorisé qu’à titre exceptionnel », c’est à dire lorsqu’un couple « a une forte probabilité de donner naissance à un enfant atteint d’une maladie génétique » grave.

À supposer que le test proposé par Genomic Prediction suscite l’intérêt de cliniques américaines, sa démocratisation est encore incertaine. De l’autre côté de l’Atlantique, les entreprises privées qui proposent des tests génétiques soulèvent de nombreuses interrogations.

Découvrez les bonus

+ rapide, + pratique, + exclusif

Zéro publicité, fonctions avancées de lecture, articles résumés par l'I.A, contenus exclusifs et plus encore.

Découvrez les nombreux avantages de Numerama+.

S'abonner à Numerama+

Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci

Il y a une bonne raison de ne pas s'abonner à

Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.

Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :

  • 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
  • 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
  • 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.

Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.

S'abonner à Numerama+

Vous voulez tout savoir sur la mobilité de demain, des voitures électriques aux VAE ? Abonnez-vous dès maintenant à notre newsletter Watt Else !