L’agence spatiale américaine veut approfondir une piste afin de repérer des aliens dans l’univers. La Nasa pense que nous devrions chercher à écouter les technosignatures, des signaux émis par une vie technologie avancée.

Pourquoi n’avons-nous pas encore trouvé d’aliens ? Peut-être parce que nous devrions écouter les signes de leur avance technologique, plutôt que de chercher à les écouter, eux. L’agence spatiale américaine (Nasa) envisage une nouvelle approche pour identifier les extraterrestres dans l’univers, basée sur la recherche de leurs éventuelles « technosignatures ».

La Nasa organise un atelier du 26 au 28 septembre 2018, à Houston dans le Texas, destiné à faire le point sur cette méthode de recherche d’une vie extra-terrestre. Comment les technosignatures ont-elles suscité l’intérêt des chercheurs et quelles innovations seraient nécessaires pour mieux les intercepter ? Ces sujets font partie de ceux abordés par les 50 experts sur place, qui répondent aussi à des questions posées en ligne.

La Nasa veut chercher les signaux d'une vie technologique avancée. // Source : Pxhere/CC0 Domaine public (photo recadrée)

La Nasa veut chercher les signaux d'une vie technologique avancée.

Source : Pxhere/CC0 Domaine public (photo recadrée)

Une vie technologique dans l’univers

Que sont exactement ces technosignatures et en quoi diffèrent-elles des signaux déjà observés par l’agence spatiale pour tenter de trouver une vie extraterrestre ? « Les technosignatures sont des signes ou des signaux qui, s’ils étaient observés, nous permettraient de déduire l’existence d’une vie technologique ailleurs dans l’univers. Les technosignatures les plus connues sont les signaux radio, mais il en existe beaucoup d’autres qui n’ont pas été explorés pleinement », a expliqué la Nasa sur son site le 25 septembre.

Les technosignatures sont différentes des projets SETI (« Search for Extra-Terrestrial Intelligence »), menés aux États-Unis depuis les années 1960 afin de rechercher les civilisations avancées qui pourraient se cacher dans d’autres systèmes solaires. Dans le cadre de l’initiative SETI, les chercheurs se sont uniquement concentrés sur des « signaux de communication » afin de repérer une « intelligence extraterrestre ».

Les projets SETI cherchaient des signes de communication

Désormais, la Nasa envisage de rechercher également des traces d’une technologie avancée qui aurait pu être développée par d’autres civilisations. Comme les biosignatures — un trace confirmant la présence d’une forme de vie –, ces marqueurs pourraient fournir une preuve scientifique qu’une technologie a existé à un moment dans l’univers. Un exemple connu de ces technosignatures est la sphère de Dyson, une superstructure hypothétique qui serait mise au point par une vie extraterrestre pour emprisonner l’énergie des étoiles.

Quelque part dans l'espace, une civilisation a peut-être développé sa propre technologie. // Source : Pxhere/CC0 Domaine public (photo recadrée)

Quelque part dans l'espace, une civilisation a peut-être développé sa propre technologie.

Source : Pxhere/CC0 Domaine public (photo recadrée)

Un intérêt relancé par la mission Kepler

La recherche d’une vie technologique avancée dans l’espace n’est pas nouvelle : la Nasa explique qu’elle est même antérieure à la recherche spatiale, puisqu’elle a commencé avec l’invention de la radio au début du 20e siècle. Cependant, la découverte de milliers d’exoplanètes lors de la mission Kepler a relancé notre fantasme de découvrir la vie dans ces mondes que nous ignorions jusqu’alors.

En 2015, la Nasa a évoqué la probabilité que d’autres êtres vivants parviennent à utiliser la technologie de manière à ce que nous puisons capter ces fameuses technosignatures. La même année, Kepler a permis d’identifier l’étoile de Tabby, qui a suscité un grand intérêt médiatique : des astronomes avaient observé que cet astre émettait des fluctuations de lumières inhabituelles. L’idée qu’une vie extraterrestre intelligente en soit à l’origine n’a pas tardé à émerger.

Bien qu’elle ait été écartée par une autre analyse, cette théorie permet de comprendre pourquoi nous cherchons aujourd’hui à comprendre les anomalies présentes dans les données que nous enregistrons dans l’espace. Néanmoins, la Nasa avertit sur le fait qu’il sera difficile de prouver l’existence d’une potentielle vie technologique extraterrestre : les technosignatures pourraient être perturbées par des interférences dans les fréquences radio.

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