Impatiente de voir la SNCF déployer du WiFi dans les TGV, Axelle Lemaire souhaite que l’accès au service soit gratuit pour les passagers lorsqu’il sera disponible dans quelques années. Elle espère par ailleurs que la récente hausse du prix des billets couvre le coût du déploiement du WiFi dans les rames.

Depuis deux ans, la SNCF se consacre au déploiement du WiFi en vue de proposer de nouveaux services à ses clients. Ambitieux, le plan prévoyait de fournir un accès gratuit dans 100 gares avant la fin 2013. Le chantier a toutefois pris du retard. Aujourd’hui, l’entreprise ferroviaire publique française prévoit de fournir du WiFi dans 128 stations, sur un total de 3000, d’ici la fin du mois de février.

Mais avec la couverture toujours plus importante du territoire en haut (3G) et très haut débit (4G) mobile, le véritable enjeu n’est pas dans l’arrivée du WiFi gratuit dans les gares. Il se trouve plutôt au niveau de l’accès à Internet dans les trains en déplacement, en particulier ceux circulant sur les lignes à grande vitesse. Car le défi, ici, est de fournir un accès stable et performant alors que le TGV fonce à 300 km/h.

Sur ce sujet, la SNCF et le gouvernement ont annoncé au cours de l’été 2013 leur intention de proposer un accès à Internet dans les trains à grande vitesse avant la fin 2016. Toutefois, il semble que ce calendrier ne sera pas tenable. Les coûts de déploiement pour une seule rame ont été évalués à 350 000 euros par la SNCF et le parc total en compte 450.

Sur le plan technique, il n’est pas impossible de fournir un accès à Internet sans fil dans les trains à grande vitesse, mais lorsqu’ils se déplacent. La SNCF allemande propose ce service gratuitement pour ceux voyageant en première classe.

De plus, il y a eu des expérimentations en France. C’était le cas sur la ligne LGV Est européenne. Il y a aussi certaines lignes qui sont équipées. Ainsi, le WiFi est proposé sur les rames Thalys, avec une connexion assurée par satellite et 3G, mais il faut payer entre 6,50 euros et 13 euros pour en profiter en deuxième classe, avec un billet no-flex. L’accès est gratuit en revanche dans les autres cas.

Invitée ce vendredi matin sur France Inter, Axelle Lemaire, qui est secrétaire d’État chargée du Numérique, a renouvelé son souhait d’avoir du WiFi dans les rames circulant sur le réseau TGV français. Elle a par ailleurs formé le vœu que l’usage du WiFi soit sans surcoût pour les usagers et que le déploiement du WiFi soit pris en compte dans la récente hausse des tarifs de la SNCF.

Tout ceci pose la question du modèle économique de la SNCF. À supposer que le coût déploiement du WiFi soit absorbé par la récente hausse des tarifs de la SNCF, l’entreprise ferroviaire facturera-t-elle l’accès à Internet, comme avec le Thalys, au risque d’aller contre la volonté du gouvernement ? Une solution intermédiaire existe néanmoins.

Comme dans le cas des gares, le WiFi dans les TGV a de grandes chances d’être gratuit, mais l’usager pourrait être obligé de passer par un écran de connexion qui l’obligera à regarder un spot publicitaire avant d’accéder au service.

Selon Axelle Lemaire, la SNCF doit préciser son plan numérique en février.


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