Tamara Bonaci, maîtresse de conférences en électronique à l’université de Washington, a prouvé qu’il était possible de dérober des informations personnelles en captant les signaux électriques du cerveau. Elle s’inquiète de la potentielle expansion d’une telle forme de piratage.

Après le piratage des ordinateurs, des téléphones, des boîtes mail et des objets connectés, notre cerveau pourrait bien devenir la prochaine cible des hackers. Tamara Bonaci, maîtresse de conférences en électronique à l’université de Washington, en a fait une démonstration inquiétante au public d’ingénieurs réuni au séminaire Enigma de San Francisco, dédié à la sécurité.

À partir d’un simple jeu vidéo de sa conception, intitulé Flappy Whale, et de sept électrodes installés sur ses cobayes, elle a pu connaître les opinions personnelles de chacun(e) sur différentes marques de fast-foods et d’automobiles. Il lui suffisait pour cela de faire apparaître, pendant leur partie, ces différents logos de manière subliminale — pas plus de quelques millisecondes — mais de manière répétée.

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Les casques de réalité virtuelle particulièrement à risque

En captant les signaux électriques du cerveau perçus à chaque apparition, Bonaci et son équipe ont pu recueillir la perception subjective de chacun(e). Si la préférence pour telle ou telle marque reste une information a priori dérisoire, des informations bien plus importantes — croyance religieuse, opinion politique, pathologie, préjugés… — pourraient être dérobées par les hackers de demain, comme elle l’explique à Ars Technica : « Les signaux électriques produits par notre corps peuvent contenir des éléments très sensibles qu’on veut garder pour soi. De plus, on peut les communiquer à autrui sans même s’en rendre compte. »

Aucun cas n’a encore été recensé à ce jour

Les hackers nécessitent toutefois d’avoir accès au corps de leur cible, ce qui pourrait permettre, selon Tamara Bonaci, aux fabricants de casques de réalité virtuelle, aux applis de fitness à base d’objets connectés au corps et tout type d’appareil ou de logiciel de ce genre de récolter secrètement ce genre de données tandis qu’on s’adonne à une activité annexe. La scientifique envisage également un potentiel détournement, par des hackers, des interfaces reliées au cerveau (BCI) utilisées dans le monde médical — auquel elle a recouru dans sa démonstration.

Heureusement, il s’agit pour l’instant d’un pur scénario théorique, aucun cas n’ayant été recensé à ce jour. Tamara Bonaci invite les développeurs de jeux vidéo à instaurer des garde-fous pour ne pas collecter plus de données que nécessaire et, en cas d’obtention, à protéger ces informations personnelles de la même manière que le nom de famille, l’âge, l’adresse, etc. Elle a déjà travaillé, de son côté,  à la création du BCI Anonymizer, un outil qui permettrait d’empêcher ce genre de vols d’informations personnelles.

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