Professeur de sciences informatiques à l’université Sichuan, Xiao-Yong Wei fait partie de ces enseignants qui ont le souci de passionner ses élèves, pour faciliter leur apprentissage et les inciter à explorer leur curiosité. Mais il est aussi un homme qui doute, et qui ne sait pas toujours quand ses cours sont effectivement intéressants, et quand ses étudiants décrochent et se mettent à penser à autre chose.
Or à tout problème se trouve une solution technologique en sommeil. Ainsi Xiao-Yong Wei a décidé de filmer son amphithéâtre et d’utiliser la reconnaissance faciale pour rassembler autant de statistiques que possible sur les sentiments de ses étudiants pendant ses cours. Sa caméra filme chacun des visages, et un logiciel créé spécialement analyse les émotions de façon très basique, selon deux états possibles : « heureux » ou « neutre ». L’outil établit alors une courbe globale d’évolution entre ces deux états, façon électroencéphalogramme, qui permet à Wei de voir à quels moments de son cours les étudiants ont semblé moins emballés par ce qu’il racontait. 324 étudiants sont ainsi observés.
Cette analyse est possible en observant les micro-mouvements opérés par une personne, qui tourne légèrement la tête, regarde ailleurs, se gratte le nez, etc. Plus un individu est captivé par ce qu’il fait ou ce qu’il écoute, plus le nombre de ces micro-mouvements se réduit. Il existe par ailleurs déjà des API pour reconnaître les émotions sur des visages, qui fonctionnent assez bien.
« À l’heure actuelle, nous ne prenons en compte que deux expressions faciales, mais à l’avenir il y aura des segments plus spécifiques », explique le professeur à Young Pai. Il ajoute qu’il pourrait lui être possible de créer automatiquement des groupes d’étudiants auxquels s’adresser, parce que tels élèves sont plus introvertis que tels autres, ou que telle zone de l’amphi semble concentrer les étudiants les plus dissipés.
Interrogé par le Telegraph, il défend cette méthode pédagogique d’une nouvelle ère, qu’il est actuellement en train de disséminer auprès d’autres professeurs chinois. « Quand on corrèle ce type d’informations à la manière dont on enseigne, et qu’on utilise une ligne temporelle, on sait à quel moment on attire l’attention des étudiants. Vous pouvez alors vous demander si c’est la bonne manière d’enseigner ce contenu, ou si c’est le bon contenu pour ces étudiants de cette classe », explique-t-il.
Il y a déjà cinq ans que Xiao-Yong Wei utilise la reconnaissance faciale dans ses cours. Mais jusqu’à présent, il s’agissait d’identifier les étudiants pour remplir automatiquement la feuille de présence.
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