C’est un problème stratégique pour les États-Unis. À l’heure actuelle, la seule nation capable de transporter des spationautes à bord de la station spatiale internationale est la Russie avec son vaisseau Soyouz. Depuis le retrait en juillet 2011 de la navette spatiale américaine, Washington n’est plus en mesure d’emmener et de ramener les équipages et doit donc composer avec Moscou.
L’incapacité qu’ont les USA à faire la liaison avec la station spatiale internationale par leurs propres moyens fait toutefois l’objet d’un plan afin d’y mettre un terme au plus vite. En effet, l’agence spatiale américaine (Nasa) a conclu des partenariats avec SpaceX et Boeing afin de les amener à opérer des missions visant à transporter du personnel entre les bases de lancement et l’ISS.
« Il est important d’avoir au moins deux entreprises américaines saines et robustes capables d’envoyer des hommes et de transporter du matériel scientifique depuis le sol américain jusqu’à la station spatiale au cours de son existence » a commenté l’an dernier Kathy Lueders, la responsable du programme des vols commerciaux au sein de la Nasa.
Selon le planning initial, les premières liaisons gérées par Boeing et SpaceX doivent avoir lieu l’année prochaine. Boeing mettra à disposition son véhicule spatial Starliner (CST-100) tandis que SpaceX misera sur sa capsule Dragon. Or, il semble que ce sera SpaceX qui deviendra la toute première compagnie privée américaine à transporter un équipage vers l’ISS.
Le site AviationWeek évoque en effet une modification de calendrier chez Boeing. Ce n’est pas en 2017 mais bien en 2018 que le spécialiste de l’aviation devrait commencer à opérer des trajets habités entre la station spatiale internationale et la base de lancement de Cap Canaveral. En revanche, Boeing devrait être capable dès 2017 de s’occuper du transport de marchandises.
Le report prévu par Boeing devrait rester limité dans ses effets, dans la mesure où l’avionneur se projetait initialement sur une date relativement proche de 2018. Selon GeekWire, le calendrier prévu avant la réorganisation évoquait un vol habitué vers mi-décembre 2017. AviationWeek fait savoir que le vol pourrait avoir lieu « début 2018 ». Soit un décalage de quelques mois, grand maximum.
Pour SpaceX, c’est évidemment une opportunité en or. Voilà que l’entreprise — sauf coup de théâtre, comme un report sur le planning — spécialisée dans l’astronautique et le vol spatial est en situation de pouvoir devenir la première boîte privée à assurer des liaisons vers l’ISS. Quel symbole, même si les enjeux sont lourds : avec des hommes à bord, aucun faux pas ne saurait être toléré. Ce serait un désastre, sinon.
SpaceX a une relative avance sur Boeing. Avec son vaisseau cargo Dragon, la firme fondée en 2002 par l’entrepreneur américain Elon Musk est déjà capable de ravitailler l’équipage de l’ISS. En effet, l’entreprise a signé un partenariat avec la Nasa en 2008. Hormis pour une mission, CRS-7, SpaceX a rempli avec brio sa part du contrat. Une expérience qui est très précieuse pour la suite des évènements.
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