Pour des recherches biologiques, les échantillons de tissus humains sont souvent primordiaux. Ils permettent de mener des expériences réalistes qui peuvent, à terme, améliorer la santé et le bien-être des humains. S’il est possible d’en obtenir grâce à des dons ou lors d’interventions chirurgicales, il est tout de même de plus en plus compliqué pour un scientifique de s’en procurer. Pour y remédier, certains misent sur la bio-impression 3D, qui permet aux scientifiques de cultiver des cellules en trois dimensions, tout en reproduisant avec plus de précision l’architecture complexe de la biologie humaine.
Les scientifiques de l’Université de Cardiff ont d’ailleurs partagé, dans un article publié le 26 mars 2023 sur The Conversation leur création : une imprimante 3D « peu coûteuse et facilement accessible, capable de créer des échantillons de tissus humains ». Mais, celle-ci n’a pas été construite avec des matériaux classiques. Les scientifiques ont plutôt misé sur un jouet bien connu : des Lego.
Lego = économie
L’utilisation de jouets peut sembler étrange pour un projet qui est aussi important pour la recherche scientifique. Mais, c’est en réalité une idée intéressante pour limiter les coûts de production d’ordinaire très élevés d’une imprimante 3D. La plupart du temps, cela nécessite une technologie importante et onéreuse. Selon les auteurs de l’article, « peu d’équipes de recherche, dont la nôtre, sont en mesure d’étirer leur budget pour couvrir ce type de dépenses, même si la technologie promet d’être révolutionnaire ».
Il faut donc trouver des moyens pour utiliser la bio-impression à un coût plus abordable. Le prix, la polyvalence et la précision de chaque pièce de Lego sont des atouts intéressants pour les scientifiques.
Les briques de Lego ont été associées à plusieurs objets scientifiques : « Nous avons commencé à travailler sur notre propre bio-imprimante abordable et de haute qualité dans un coin de notre laboratoire de Cardiff en utilisant des briques Lego standard et une pompe de laboratoire. »
Au final, cette bio-imprimante a coûté 500 livres sterling (soit un peu plus de 560 euros) tout en atteignant « le niveau de précision requis pour produire du matériel biologique délicat ». La bio-imprimante est même déjà utilisée pour « créer des couches de cellules cutanées, en vue d’obtenir un modèle de peau à l’échelle réelle ». Les chercheurs sont même en mesure de changer les types de buses, afin de créer des types de cellules différents.
Un projet prometteur pour le traitement des maladies de peau
Pour les scientifiques qui ont mené ce projet, il s’agit « d’une opportunité excitante d’imiter la peau saine et la peau malade, d’examiner les traitements existants et de concevoir de nouvelles thérapies pour traiter diverses maladies de la peau ». Ils se projettent en affirmant que cette bio-imprimante économique pourrait à terme être utilisée pour étudier « le développement des affections cutanées et l’interaction entre les cellules saines et les cellules malades ».
Les scientifiques n’écartent pas non plus la possibilité d’utiliser cette bio-imprimante pour voir, à partir de tissus humains, comment les maladies de la peau évoluent et quels traitements potentiels pourraient y répondre. Une trouvaille prometteuse pour les scientifiques, aussi bien d’un point de vue biologique qu’économique.
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