Crash sur la Lune d’une mission japonaise : ce que l’on sait

Qu’est-il arrivé à la mission Hakuto-R, qui devait se poser sur la Lune et libérer un petit astromobile pour explorer les environs ? C’est toute la question sur laquelle le centre de contrôle butait toujours, quinze heures après la perte des communications avec l’atterrisseur japonais. Néanmoins, une hypothèse se dessine aujourd’hui : dans les ultimes instants, Hakuto-R se serait retrouvé en chute libre.

Un atterrisseur en chute libre sur la Lune

C’est ce qui transparaît d’un point de situation publié le 26 avril 2023 par l’entreprise nippone Ispace, qui a construit et piloté l’atterrisseur. La société, en se fondant sur les données en sa possession, a décelé une vitesse de descente qui « a rapidement augmenté ». Il y a ensuite eu une perte de communication, ce qui suggère un « atterrissage brutal » sur la Lune.

Cette vitesse de descente en hausse rapide, alors même que l’atterrisseur se trouvait en phase « d’approche finale de la surface », suggère que Hakuto-R s’est retrouvé en chute libre. Si tout avait fonctionné normalement, les données télémétriques auraient plutôt dû montrer l’inverse. Cela aurait traduit un ralentissement et, donc, une arrivée maîtrisée, en douceur.

Ispace ajoute que « peu après l’heure prévue pour l’atterrissage, aucune donnée n’a été reçue indiquant un toucher des roues ». Depuis, c’est le silence radio. La perte de Hakuto-R rappelle d’autres missions qui ont mal tourné sur la Lune, comme Chandrayaan-2 — dont la zone du crash avait été repérée par la Nasa — et la mission privée Beresheet.

L’hypothèse d’un crash à cause d’une arrivée incontrôlée au sol est estimée avec une « forte probabilité », selon le centre de mission situé à Tokyo. Sur Twitter, cette piste a aussi été envisagée, en observant l’évolution du signal radio de l’atterrisseur. La courbe, d’abord stable, a ensuite connu une diminution pendant 90 secondes avant la perte de signal.

Ce que le centre de contrôle a également pu déterminer, c’est que l’atterrisseur, dans ses dernières étapes, était bien en position verticale, ce qui suggère que le véhicule s’était correctement positionné pour la dernière phase de son périple. Cela reste un motif de satisfaction pour les équipes, car la perte de Hakuto-R ne vient pas d’une mauvaise manœuvre.

Les investigations se poursuivent néanmoins, indique Ispace. Ses ingénieurs « travaillent actuellement sur une analyse détaillée des données télémétriques acquises jusqu’à la fin de la séquence d’atterrissage et clarifieront les détails après avoir terminé l’analyse ». Si la piste de la chute libre est confirmée, il reste à savoir pourquoi l’atterrisseur n’a pas décéléré comme prévu. Peut-être un manque de carburant pour freiner ?

(mise à jour avec une piste sur un défaut d’ergols)

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