Dès leur plus jeune âge, la vie des héritiers de pharaon est en grande partie consacrée à préparer leur passage vers l’au-delà. Tâche pour le moins délicate, puisque chacun de leurs actes sera jugé au moment de la pesée des âmes !
Le grand plateau de Pharaon est constitué de cinq quartiers, assemblés aléatoirement, pour accueillir la roue tournante en leur centre. Chaque joueuse et joueur va essayer de récolter un maximum de points de prestige grâce aux actions proposées par ces quartiers.
À son tour, un joueur doit choisir entre effectuer l’action d’un des quartiers (s’il y reste de la place), ou passer. Simple.
Nous ne rentrerons pas dans le détail de chaque action, mais il y en a cinq différentes, une par quartier. Elles permettent essentiellement de récupérer de nouvelles ressources ou de se positionner pour marquer des points de prestige en fin de partie, selon différents critères.
Mais chaque action a un coût. Un droit d’entrée tout d’abord, défini selon la couleur de la roue centrale faisant face au quartier visé. Couleur qui changera au long de la partie. Ensuite seulement, vous pourrez dépenser les ressources nécessaires pour réaliser l’action en question. Si l’une des ressources requises par l’action est de la même couleur que le droit d’entrée, vous en ferez l’économie. C’est un des sels du jeu, et surtout une des clés de la victoire.
Attention tout de même à l’ordre dans lequel vous faites vos actions, car les places de chaque quartier sont en nombre limitées. Et les actions les plus convoitées partent rapidement.
Si vous n’avez plus les ressources nécessaires pour réaliser d’autres actions, ou que toutes les places sont prises, vous pouvez passer. Tout en laissant aux adversaires la possibilité de continuer à jouer. Mais à chaque fois que ç’aurait dû être votre tour, vous bénéficiez d’un bonus, de plus en plus intéressant.
Quand tous les joueurs ont passé, la roue centrale est tournée d’un cran, modifiant ainsi le droit d’entrée de chaque quartier, et une nouvelle manche est entamée. À la fin de la cinquième et dernière, le joueur ayant cumulé le plus de points de prestige remporte la partie.
Pourquoi c’est bien
Pharaon est un jeu de placement d’ouvriers somme toute classique, comme The River, Little Town, Agricola ou Nētā-Tanka. À deux détails prêts, qui le distinguent des autres, et qui justifient sa présence dans notre sélection : la roue des actions tournantes, et l’absence d’ouvriers…
La roue des actions, ou plutôt des coûts, existe déjà dans d’autres jeux, mais ce système de coût changeant au rythme des manches est, à notre connaissance, inédit, du moins original et peu commun.
On connaît la position de départ de la roue, on connaît son sens de rotation, on connaît l’ordre des quartiers, et on sait qu’il y a très exactement cinq tours dans une partie. On pourrait donc prévoir, à l’avance, le cout des actions souhaitées. Mais même si c’est envisageable, c’est loin d’être évident, ne serait-ce que d’un tour sur l’autre. Car les places sont limitées, et donc chères, devant chaque quartier. Tout est une question de timing, pour savoir à quel moment se placer dans tel quartier, avant de se faire prendre la dernière place par un adversaire.
Ce timing est tout aussi important pour décider du bon moment pour passer. Le faire trop tôt, c’est laisser une longueur d’avance aux autres. Au contraire, le faire trop tard ne fera que trop peu bénéficier des bonus octroyés. Surtout, le premier joueur à passer sera le premier à jouer au tour suivant. Idéal pour s’assurer des places sur les quartiers convoités.
La seconde originalité vient de l’absence d’ouvrier. Plutôt cocasse pour un jeu de placement… d’ouvriers. Ils ne sont pas absents en réalité, c’est simplement qu’ils ont « fusionné » avec les ressources. Généralement, dans ce type de jeux, on place ses pions pour récolter du bois, de la pierre, etc, pour ensuite en faire quelque chose. Ici, on « place » ces mêmes ressources pour réaliser les actions. Ça ne change pas grand chose, mais ça simplifie la gestion.
Un concentré de réflexion en moins d’une heure, autour de mécaniques à la fois connues et originales
Le matériel est de bonne facture et foisonnant, et les illustrations très belles. Du moins quand on prend la peine d’y prêter attention. Car en pleine partie, il y a tant de choses auxquelles penser et anticiper, qu’on n’en a pas l’occasion, happés que l’on est. D’autant que le thème est totalement absent. Le jeu aurait pu proposer n’importe quelle autre période historique, ou n’importe quel autre thème, que c’eut été la même chose. Ce n’est clairement pas son point fort. Dans Pharaon c’est la mécanique qui prime, et uniquement elle. Si vous cherchez une thématique forte, passez votre chemin.
Sans être complexes, les règles semblent assez touffues de prime abord. Mais il n’en est rien après quelques tours de jeux : tout est fluide et agréable. L’iconographie est claire et tous les pouvoirs sont parfaitement expliqués. Votre première partie sera un peu difficile, vous ne saurez pas trop quoi faire, vous tâtonnerez tout du long, et forcément vous vous ferez prendre au piège par le timing de la roue tournante. D’ailleurs, évitez de jouer cette première partie à cinq, au risque qu’elle s’allonge inutilement et finisse par vous ennuyer.
Pharaon est un concentré de réflexion en moins d’une heure, autour de mécaniques tout à la fois connues et originales. Malgré l’absence totale de thème, il est porté par un matériel haut en couleur. Le tout en fait un jeu fluide et très agréable à jouer, et doté d’une interaction très forte. Un vrai plaisir à pratiquer !
- Pharaon est un jeu de Henry Pym et Sylas
- Illustré par Christine Alcouffe
- Édité par Catch Up Games
- Pour 1 à 5 joueurs à partir de 12 ans
- Pour des parties d’environ 60 minutes
- Au prix de 35,90 € chez Philibert
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