Avec Concrete Genie, Sony parfait un peu plus son catalogue d’exclusivités PlayStation 4. Ici avec une expérience aussi inoffensive que singulière.

Voilà bientôt deux ans que Sony a annoncé Concrete Genie, une petite exclusivité développée par Pixelopus (dont c’est le deuxième projet après Entwined) et disponible à partir du 8 octobre 2019. Et on peut dire qu’elle arrive à point nommé, en cette fin de génération où il reste encore quelques occasions à saisir pour capter l’attention des joueurs. Ce qui est encore plus vrai quand on s’appuie sur une expérience plus rafraîchissante que la moyenne.

Concrete Genie // Source : Sony

Concrete Genie

Source : Sony

Rappelant le très apprécié Jet Set Radio (un jeu de roller où on devait taguer des murs), Concrete Genie prend la forme d’un jeu d’action-aventure dans lequel un jeune garçon doit nettoyer une ville des ténèbres à l’aide d’un Pinceau magique. Tout un programme qui ancre le jeu dans une insouciance très bienvenue.

Un tableau enchanteur

Concrete Genie prend place à Denska, une station balnéaire dépeuplée, pas très accueillante et où Ash, un adolescent timide, se fait constamment harcelé par les gens de son âge. Du coup, il se réfugie dans l’art jusqu’à ce qu’il découvre que ses créations ont la capacité de prendre vie. Il fait alors la connaissance d’une drôle de créature lui faisant comprendre qu’il doit purifier la ville à l’aide d’une peinture spéciale. Son propre refuge personnel peut-il devenir l’avenir de son lieu de naissance peuplé de bon souvenirs ? C’est à Ash d’y répondre.

Concrete Genie a ce petit côté Tim Burton

Concrete Genie s’appuie sur un récit volontairement naïf, qui applique les codes de la teen story à la lettre. Très déterminé, Ash se tourne volontiers vers des monstres plus bienfaisants que les humains qui ne cessent de l’arracher à ses rêves. On a vu cette trajectoire dans d’autres œuvres (on pense fort aux films de Guillermo Del Toro). Globalement, le titre se révèle très inoffensif dans son approche avec une vraie emphase sur le côté aventure bon enfant. En somme, il faudra chercher l’originalité ailleurs.

À commencer par cette charmante direction artistique que le studio a voulu proche du stop motion (technique d’animation utilisée, par exemple, pour L’Étrange Noël de monsieur Jack). Cette inspiration donne naissance à des graphismes enchanteurs, avec de très jolis décors qui s’illuminent au gré des effets visuels liés au Pinceau. Bien sûr, comme Denska est à l’abandon, les environnements sont volontairement sombres et ne demandent qu’à être rallumés — littéralement. Concrete Genie a ce petit côté Tim Burton qui plaira aux fans du réalisateur.

Concrete Genie // Source : Sony

Concrete Genie

Source : Sony

Une palette de bonnes idées

Un mode VR

Concrete Genie dispose de deux modes de jeux en réalité virtuelle, en parallèle de l’aventure principale. Peu convaincants, sinon pour amuser les plus jeunes une après-midi, ils viennent rappeler que la technologie est visuellement peu attrayante sur PS4. En prime, ils imposent l’utilisation de deux PlayStation Move.

Le gameplay de Concrete Genie se base sur le Pinceau magique pour permettre aux joueurs de dessiner à peu près partout. Toutefois, il faut garder à l’esprit qu’il ne s’agit pas d’un concours d’art : personne ne vous jugera si vos motifs prédéfinis sont mal agencés ou, plus simplement, moches. De toute façon, il n’y a pas la précision pour devenir un Leonard de Vinci 2.0. De base, les développeurs imposent des esquisses à réaliser avec la reconnaissance de mouvements, mais on peut choisir le stick droit dans les paramètres. Ce choix paraît discutable quand on sait que la PS4 dispose d’une manette équipée d’un petit pavé tactile (au doigt, on aurait gagné en ergonomie).

Pour redonner de l’éclat à la ville, il s’agit d’abord d’en rallumer les lumières — soit en dessinant sur les murs. Puis, la tâche d’Ash s’articule autour de Génies personnalisables à invoquer. Bloqués dans les décors (ce sont des personnages en 2D), ils sont là pour aider le héros à avancer. Ils s’avèrent également très joueurs et capricieux. Ainsi, il est parfois nécessaire de leur faire plaisir en dessinant certaines formes que l’on récupère à l’aide de pages disséminées sur notre chemin. C’est très mignon. Une fois heureux, les Génies fournissent de la super peinture, indispensable pour éliminer les Ténèbres qui polluent çà et là.

Vous l’aurez compris, Concrete Genie est volontairement gentillet et s’avère vite plus récréatif qu’autre chose. Il ne faut pas chercher une once de challenge, qui se limite à échapper aux voyous et, un peu plus tard dans l’aventure, à éliminer des Génies maléfiques dans des combats très, très basiques. On notera quand même quelques lourdeurs dans les phases de plateforme mélangées à de l’exploration et une poignée d’énigmes simplettes (spoilers : les Génies amis ont des pouvoirs). À défaut d’avoir de l’ambition, Concrete Genie ne manque pas d’idées.

Le verdict

S’il ne sera jamais l’égal des pointures de la PlayStation 4, du côté des exclusivités, Concrete Genie s’avance avec des arguments certains pour piquer la curiosité du joueur. Peint avec une bonne dose d’insouciance, le jeu s’apparente à une expérience gentillette portée par une direction artistique étonnante. 

Concrete Genie est surtout une appréciable bouffée d’air frais alors que la PlayStation 4 s’apprête à prendre son ultime virage, non sans quelques poids lourds à faire valoir (The Last of Us Part II en tête). Bref, Concrete Genie est un jeu qui fait du bien aux têtes et soulage les pouces en attendant de s’y remettre plus sérieusement. 

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