Un grand perdant et un grand gagnant. C’est le principal enseignement de la consultation organisée par la Ligue de football professionnel (LFP) quant à l’attribution des droits télé du championnat de France pour la période 2020-2024. Les résultats de l’appel d’offre sont sans appel pour Canal+, diffuseur historique : le groupe n’a rien obtenu. Pour le plus grand bonheur du groupe espagnol MediaPro, propriété d’un fonds d’investissement chinois depuis quelques mois. Peu connu chez nous — mais cela va changer –, cet acteur majeur de l’audiovisuel a chopé le pompon : huit matches par journée, dont l’affiche du dimanche soir.
Avec le lot 3 (rencontres du samedi 21h et du dimanche 17h), beIN Sports sauve les meubles. De son côté, Free pourra diffuser des extraits de matches en quasi-direct sur les réseaux sociaux.
Où seront diffusés les matches ?
En Espagne, MediaPro est un acteur majeur de l’audiovisuel, majoritairement centré sur le sport. Il commercialise les droits des championnats espagnol et brésilien de football, est à la tête de chaînes de télévision (exemple : celle du Real Madrid), est associé aux chaînes beIN Sports en Espagne et occupe une place dans la production d’évènements. On retrouve également son nom dans les crédits de films et séries (exemple : Minuit à Paris de Woody Allen).
Sauf retournement de situation, Canal+ ne diffusera plus de Ligue 1 à compter de la saison 2020/2021. Mais il existe encore une chance pour la chaîne, qui a besoin de son offre sport pour attirer les abonnés — même s’il vient de lancer une nouvelle formule pour les jeunes. Car, aujourd’hui, Mediapro ne dispose d’aucune chaîne pour accueillir les huit matches obtenus. Selon les informations du journal l’Equipe (édition du 30 mai 2018), le conglomérat a prévu de « faire une chaîne 100 % football, comme elle le fait en Espagne » mais n’a pas encore contacté le CSA pour entamer le chantier. Il a deux ans devant lui.
Si MediaPro n’a pas de chaîne au moment voulu, il aura la possibilité de sous-licencier les matches, sous certaines conditions rappelées par Mathieu Ficot, directeur médias de la LFP, « si un attributaire des droits souhaite sous-licencier, il ne peut le faire qu’à un seul sous-licencié, pour deux saisons minimum et sous-licencier le lot dans son entièreté ». C’est là où Canal+ intervient, quand bien même le média devrait sans doute signer un gros chèque pour obtenir ce droit de proposer le championnat de France à ses abonnés.
Pour l’heure, l’autre grand perdant est donc, par ricochet, le spectateur, qui doit multiplier les abonnements pour suivre sa passion en fonction des différents championnats : Canal+, SFR Sport, beIN Sports et maintenant MediaPro. Autant d’acteurs sur un même marché signifie en revanche une excellente nouvelle pour la LFP : l’explosion des droits télé. Ils valaient 726,5 millions d’euros par saison pour la période 2016-2020 et passeront à 1,153 milliard d’euros — toujours par saison — pour 2020-2024.
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