À l’ère des applications mobiles, les réseaux sociaux naissent et meurent à un rythme effréné. Quand nous avons vu apparaître le terme Yik Yak dans notre veille, nous avons poussé un grand soupir, avant, par chance, de prononcer ce son intrigant à haute voix. Par chance, car cela a fait écho dans la tête de Gabriele, journaliste en formation à Numerama qui a passé un an dans une université américaine. « Yik Yak arrive en France ? C’est un carton aux USA, tout le monde l’utilisait où j’étais ! », a-t-il lancé. Ah. Ce n’est donc pas un énième vaporsocialnetwork qui se cherche. Nous l’avons donc installé.
Yik Yak n’est pas tout jeune. C’est un réseau social qui a été lancé aux États-Unis en 2013 et qui est parti sur une idée plutôt amusante : créer un chat de proximité, anonyme ou pas, sur n’importe quel sujet. Yik Yak crée des zones de 2,4 km de diamètre et regroupe ses utilisateurs dans des sortes de bulles (qui peuvent exclure des lieux sensibles comme les écoles). Là, les utilisateurs peuvent chatter avec des réponses et des questions de 200 caractères et des photos, de manière anonymes s’ils le souhaitent. Et c’est tout.
Yik Yak, mode d’emploi
Oui, pour le dire très très vite, Yik Yak est un forum de proximité sur lequel les utilisateurs discutent, parlent de tout et de rien, s’entraident, se répondent, organisent des sorties, se passent des bons plans etc. Comme Twitter, Yik Yak a une base fonctionnelle non dirigiste : c’est suffisamment simple et efficace pour que chacun lui trouve son intérêt — ou ne lui en trouve aucun.
Au rang des subtilités, on va trouver des choses sommaires et rigolotes : parler dans le Yik de sa ville (le Yik, c’est la bulle où vous vous trouver) ou des Yik plus généraux, gagner des points de Yakarma (votre niveau de coolitude), modifier son profil, notamment en ajoutant ses réseaux sociaux et quelques éléments de bio, trouver des easter-eggs ou encore, trier les publications par ordre chronologique ou par ordre de popularité. Le salon Confessions Yakimes, de son côté, est une sorte d’exutoire sur lequel des utilisateurs anonymes partagent leurs peines et leurs interrogations.
À Paris, la communauté des Yakkers est encore très réduite : on trouve quelques messages en plus toutes les heures sur le canal général. Les publicitaires en manque de growth hacking ont déjà mis la main sur le réseau social, et on voit déjà des gens proposer des offres exceptionnelles. Cela dit, pour l’instant, les conversations sont respectueuses, personne ne s’insulte et les utilisateurs discutent de bonne volonté. Ce sont des bons signes pour un réseau à peine naissant en France et qui cherche à se faire connaître.
Le mode anonyme permettra très certainement de nouveaux usages (même si l’anonymat est relatif quand on est géolocalisé) et aux États-Unis, les scandales sont les arbres qui ont masqué la forêt. Si Yik Yak a été éclaboussé par des histoires de propos haineux et racistes, libérés par le côté anonyme du réseau, des recherches ont montré que l’application était en fait majoritairement très utile pour les étudiants.
Et notamment parce que son anonymat encourage ceux qui n’ont pas la parole d’habitude à discuter de problèmes qui seraient passés autrement sous silence. C’est pour cela que Yik Yak a percé dans les université américaines, devenant une tribune libre et non discriminante, sur laquelle tout le monde peut échanger sur des sujets qui sortent difficilement dans la vraie vie.
A-t-il débarqué trop tard en France ? Difficile à dire. En trois ans, le paysage des réseaux sociaux a changé et les jeunes ont massivement adopté Snapchat. Reste que dans un pays ou les boards à la Reddit ne sont pas massivement diffusés, Yik Yak pourrait trouver sa place.
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