Mais pourquoi y a-t-il encore autant de gens qui jouent à Skyrim ? 14 ans après sa sortie, le cinquième épisode de The Elder Scrolls est encore adulé par de nombreuses personnes, sur toutes les plateformes possibles. Comment expliquer une telle longévité ? Bruce Nesmith, ancien développeur chez Bethesda Game Studios, a peut-être un début de réponse. Selon lui, le monde ouvert de Skyrim est unique en son genre, à bien des égards.
Lors d’un podcast diffusé le 13 octobre 2025 sur le site FRVR, Bruce Nesmith est revenu sur Skyrim et s’est dit encore une fois stupéfait par la longévité exceptionnelle du jeu : « Il est évident qu’un an après la sortie du jeu, un autre titre aurait dû le surpasser », admet le développeur, « et puis deux ans plus tard, trois ans plus tard, cinq, dix… On se demandait ce qui se passait ».
Bruce Nesmith continue : « L’une des choses que nous avons acceptées, et que beaucoup de développeurs ont du mal à accepter, c’est que cela implique des bizarreries dans le jeu. Des choses étranges vont se produire. Et si vous acceptez cela, vous pouvez obtenir un vrai diamant. » Ce diamant, en l’occurrence, est bien connu pour ses bugs cocasses et ses compilations de glitches sur YouTube. Un mal nécessaire pour donner vie à un monde aussi vaste, vivant et imprévisible que celui de Skyrim.
Un chef-d’œuvre cassé qu’on ne veut pas réparer
« Si vous essayez de tout simplifier et de vous assurer qu’il n’y a pas de trucs bizarres que certains appellent des bugs, alors, vous allez perdre un peu de cette magie », poursuit Bruce Nesmith. Selon le développeur, avoir un jeu techniquement bancal n’était pas une décision consciente. Le développement du jeu priorisait surtout les fonctionnalités, au détriment des bugs. L’équipe s’accommodait donc des problèmes, afin d’obtenir un vrai monde ouvert, le plus captivant possible.
« Nous pouvions littéralement aller n’importe où. Nous n’avons rien interdit. Nous n’avons pas cherché à gérer l’expérience des joueuses et des joueurs. Très peu de jeux ont réussi à maîtriser cela », conclut Bruce Nesmith. Skyrim est en effet un jeu à part : cassé, certes, mais parfaitement jouable. Ses innombrables glitches, loin de nuire à l’expérience, sont devenus une source d’amusement inépuisable pour les fans.
Il faut dire que cet aspect bancal fait aussi partie de son charme et encourage d’ailleurs la créativité et inspire une communauté de moddeurs toujours plus audacieuse. De ses failles naissent des idées folles et des expériences inattendues. L’imperfection ouvre le champ des possibles, et c’est bien pour ça que le titre de Bethesda Game Studios est toujours joué aujourd’hui.
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