Initialement pensé comme une grosse extension de Dying Light 2: Stay Human, Dying Light: The Beast chamboule son expérience vieillotte avec un twist intéressant. Dommage, néanmoins, qu’il faille composer avec des bugs plus ou moins gênants. Notre test.

En une grosse quinzaine d’heures passées dans Dying Light: The Beast, j’ai rencontré trois fois le même bug. L’objectif me demande de tuer une poignée de mercenaires afin de déclencher le script m’autorisant à avancer. Le hic : les mercenaires en question sont bel et bien morts, mais plus rien ne se passe alors, obligeant à fermer le jeu et à le relancer pour tout débloquer. Gag, j’ai même capturé un moment où on voit un cadavre ennemi avec un symbole d’objectif dessus, comme s’il fallait toujours l’abattre.

D’autres bugs, plus ou moins gênants, gangrènent Dying Light: The Beast — un comble pour un jeu qui pullule de zombies, et autres créatures effrayantes. Si les quelques soucis de collision ou d’éléments en apesanteur sont pardonnables, on goutte un peu moins aux notifications persistantes ou aux éléments d’interface qui disparaissent dans l’incompréhension la plus totale. Connaissant le passif de Techland, Dying Light: The Beast recevra une palanquée de mises à jour pour corriger le tir et améliorer la copie. En attendant, il faut mieux savoir dans quel bain de bugs — et de sang — on se jette.

Dying Light: The Beast s’appuie sur un twist intéressant

Dying Light: The Beast s’appuie sur un twist scénaristique très intéressant. Au tout début de l’aventure, on comprend que Kyle Crane a subi des expériences l’ayant transformé en monstre. Il devient donc ce qu’il s’est juré de combattre. En résulte une histoire de vengeance : le héros souhaite désormais faire tout ce qu’il peut pour se débarrasser du Baron (l’homme à l’origine de ses maux). Mais il va devoir apprendre à maîtriser ses pouvoirs et gagner de nouvelles capacités. Très vite, on sera aidé par une dénommée Olivia, qui lui souffle des endroits où se trouvent des Chimères — dont il faut assimiler l’ADN pour devenir plus redoutable.

Des combats encore plus viscéraux que dans les précédents opus

La transformation de Kyle Crane est surtout un prétexte pour ajouter des compétences bestiales à son arsenal. Et c’est même plutôt bien amené : au début, Kyle a bien du mal à maîtriser sa puissance, avec un mode bestial qui s’active automatiquement dès qu’elle est remplie. Plus tard, on pourra contrôler ce déferlement, ce qui rend la progression palpable. Naturellement, cette facette du gameplay rend les combats encore plus viscéraux que dans les précédents opus. Ils sont même d’une violence assez répugnante pour les âmes sensibles.

Dying Light: The Beast // Source : Capture PS5
Le héros doit s’injecter le sang des boss pour devenir plus puissant // Source : Capture PS5

On se retrouve en effet avec des armes tranchantes qui coupent des têtes et des bras, et des armes contondantes qui enfoncent la chair putride des zombies à chaque coup (avec le soin du détail, à la limite du vomitif). La technologie des machines actuelles, couplée à un moteur physique évolué, rend les effets gores encore plus authentiques et réalistes. Attention tout de même, si Kyle Crane sait y faire pour se défendre, on peut vite se retrouver acculé par beaucoup d’ennemis et, in fine, tomber sous la horde. La nuit, c’est encore pire, puisque Dying Light: The Beast reprend ce principe que tout est plus dangereux quand le soleil se couche. Les Rapaces, soit des zombies évolués et difficiles à tuer, veillent toujours au grain pour nous dépecer.

Par conséquent, Dying Light: The Beast intègre deux arbres d’évolution distincts. D’un côté, vous avez la montée en niveau classique (assez lente), grâce à des points d’expérience engrangés en accomplissant des tâches et en terminant des missions. De l’autre, vous avez les points de bête, à obtenir en tuant des boss (qui constituent des jalons dans l’histoire). À cela s’ajoute la possibilité d’améliorer des plans pour renforcer ses armes et autres objets pour se faciliter la vie (grenades, bandages…). Bref, il y a matière à personnaliser Kyle.

Dying Light: The Beast // Source : Capture PS5
La modélisation des personnages, y compris les zombies, est réussie // Source : Capture PS5

Structure assez scolaire, avec des décors bien travaillés

Dying Light: The Beast, à l’instar de son prédécesseur, s’embourbe parfois dans une structure scolaire, avec des quêtes FedEx et/ou répétitives pour gonfler le contenu, entre de trop nombreux allers/retours pour aider les quelques survivants de la vallée de Castor Woods — qui devait être bien paradisiaque avant l’infestation. En soi, quand on joue à ce troisième opus, on a l’impression de rejouer au premier Dying Light — et à Dying Light 2: Stay Human — avec un habillage graphique plus moderne. Ce qui sous-entend que Techland est attaché à sa formule qui plaît tant, les déplacements en Parkour, en vue à la première personne, en tête.

Il ne fait aucun doute qu’il est toujours aussi grisant de voltiger sur les toits avec aisance, ou encore d’esquiver les menaces avec une agilité remarquable — même si le point de vue FPS n’est pas toujours le plus conseillé pour de telles acrobaties (que ce soit pour les sensations de vertige ou la lisibilité). Le Parkour offre une verticalité intéressante et des options de déplacement qui encouragent à repenser sa manière de parcourir des zones ouvertes. Les ruelles, piégieuses car bondées de zombies, seront ainsi moins accueillantes que les toits. Mais bouger sur des toits implique d’autres risques (la chute fatale, la difficulté à trouver son chemin).

Dying Light: The Beast // Source : Capture PS5
Un bug récurrent dans Dying Light: The Beast, qui pense qu’on n’a pas tué tous les ennemis nécessaires à la complétion d’un objectif // Source : Capture PS5

Notons par ailleurs que Techland a très bien agencé ses intérieurs. Une simple boutique où trouver des ressources utiles pourra aboutir à une exploration bien plus poussée. Il ne faut pas se contenter du rez-de-chaussée accessible, car il peut exister des passages moins évidents qui donnent sur d’autres étages. Derrière sa structure classique, Dying Light: The Beast propose quelques richesses surprenantes. Mais il faut aimer fouiller pour en profiter, sachant qu’il est vivement recommandé de le faire pour survivre dans de bonnes conditions (c’est-à-dire sans manquer de rien).

Dying Light: The Beast // Source : Capture PS5
Les scènes sombres de Dying Light: The Beast sont vraiment sombres (et effrayantes) // Source : Capture PS5

Il faut enfin reconnaître que la réalisation de Dying Light: The Beast est plutôt réussie — si on ferme les yeux sur les bugs qui touchent plutôt à l’aspect technique. La modélisation des personnages, y compris des visages, et la manière dont la violence se matérialise avec une précision de chirurgien, sont remarquables. Les éclairages profitent d’un rendu HDR éclatant (après quelques réglages), avec des séquences — vraiment — sombres qui tranchent avec un ensoleillement presque aveuglant quand on voit enfin la lumière du jour (la nuit, on n’y voit pas grand-chose, et c’est opressant). Il faut aussi qu’on parle de la pluie, matérialisée par des gouttes épaisses qui nuisent grandement à la visibilité et rend le cauchemar encore pire.

Le verdict

Dans sa proposition scolaire et très proche des mondes ouverts d’antan, Dying Light: The Beast porte les stigmates d’un projet longtemps vu comme un DLC ambitieux. Le jeu de Techland n’est pas aidé non plus par une dette technique qui entraîne des bugs pouvant bloquer l’aventure. Si on ferme les yeux sur ces quelques désagréments, Dying Light: The Beast séduit par sa proposition assez unique, articulée autour d’un héros qui devient ce qu’il est censé combattre. Un twist logique qui donne un peu plus d’épaisseur aux forces de la saga : des combats viscéraux, des déplacements jouissifs et une bonne dose de violence horrifique.
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