En septembre 2022, Netflix mettait en ligne l’une de ses séries les plus populaires de tous les temps, mais aussi l’une des plus dérangeantes : Dahmer. Centrés sur le « cannibale de Milwaukee », un tueur en série qui a commis 17 crimes en 13 ans, dans les années 1980, les épisodes avaient alors déclenché un malaise général, autant qu’une forte réaction de la part des familles des victimes, qui n’avaient pas été consultées.
Deux ans plus tard, l’anthologie revenait avec un nouveau récit : celui de Lyle et Erik Menendez, accusés d’avoir assassiné leurs parents dans les années 1990. Là encore, la création de Ryan Murphy et Ian Brennan a enchaîné les polémiques, traitant du sujet de l’inceste avec une mise en scène provocatrice et conduisant à la colère des principaux intéressés.
En cette rentrée 2025, une troisième saison de Monstre a rejoint le top 10 de Netflix en seulement quelques jours, racontant l’histoire d’Ed Gein. Mais qui était-il exactement ?
Ed Gein, un tueur en série fasciné par les cadavres et le macabre
Ed Gein est un tueur en série américain, établi dans le Wisconsin et qui a profondément marqué les années 1950. Surnommé « la Goule de Painfield », du nom de la petite ville où il a commis ses crimes, cet assassin possédait une fascination particulière pour les cadavres et pour le macabre en général, tout en cultivant une obsession pour sa mère, Augusta, qui l’a élevé dans un contexte familial extrêmement autoritaire.
Lorsqu’elle décède, en 1945, il refuse sa mort et tente même de mener des incantations pour la ramener à la vie. À partir de cette époque, il commence à voler des cadavres de femmes pour en découper la peau et la revêtir, tel un masque, afin de ressembler à sa propre mère. Il conserve également plusieurs parties de corps dans des bocaux, tout en mettant au point des abat-jours, des rideaux ou des draps en peau humaine.

En 1957, les policiers découvrent les corps de ses deux seules victimes confirmées : Bernice Worden et Mary Hogan. Cependant, il a reconnu avoir profané la sépulture d’une quinzaine de personnes, dont il a volé les visages ou les ossements. À ce jour, son nombre réel de victimes reste toujours inconnu et huit autres crimes auraient pu lui être attribués.
Interné en hôpital psychiatrique dès son arrestation, Ed Gein n’a finalement été jugé qu’en novembre 1968, en étant déclaré coupable de meurtre avec préméditation. Cependant, ses avocats plaident la folie et demandent un nouveau procès, dans lequel il est reconnu comme mentalement irresponsable. Il ne sera donc jamais réellement jugé pour ses crimes. Il décède finalement en 1984, dans un hôpital psychiatrique du Wisconsin.
Un tueur en série qui en a inspiré d’autres
Si Ed Gein possède une place particulière dans l’histoire criminelle américaine, c’est notamment pour sa longévité sans précédent dans la pop culture. Le tueur en série a ainsi inspiré de nombreux personnages iconiques du grand écran, de Norman Bates dans Psychose à Buffalo Bill dans Le Silence des Agneaux en passant par Leatherface dans Massacre à la tronçonneuse.
Ryan Murphy, le co-créateur de l’anthologie Monstre et le producteur de cette saison 3, avait d’ailleurs déjà imaginé un protagoniste similaire dans American Horror Story. La saison 2, Asylum, mettait ainsi en scène le tueur Bloody Face, directement inspiré par la vie d’Ed Gein.

Le tueur en série du Wisconsin pourrait ainsi représenter à lui seul l’éternelle fascination dérangeante pour les histoires de true crime et le macabre, sous toutes ses formes, ainsi que leur popularité toujours aussi intense. La série Netflix continue à le prouver, alors qu’elle s’est installée au sommet du top 10, seulement quelques heures après sa sortie, le 3 octobre 2025.
Toujours autant de polémiques pour la série Monstre
Comme ses grandes sœurs, la saison 3 de Monstre n’échappe pas à de nombreuses controverses. La série anthologique est ainsi à nouveau accusée de rendre glamour un tueur en série, en mettant en avant ses bons côtés, et même en suggérant son rôle présumé dans l’arrestation d’un autre criminel : Ted Bundy.
L’interprétation habitée de Charlie Hunnam, érigé comme un sex-symbol depuis son rôle inoubliable dans Sons of Anarchy, rejoint d’ailleurs celle d’Evans Peters dans Dahmer. Choisir des comédiens aussi reconnus pour leur beauté afin d’incarner de tels meurtriers semble ainsi être la pire des idées.

La création Netflix ne se gêne pas non plus pour mettre en scène des séquences de violence gratuite et extrêmement graphique, qui ne servent en rien l’intrigue. Loin de proposer une réflexion profonde sur l’obsession pour les monstres et les histoires criminelles les plus sordides, Monstre : L’histoire d’Ed Gein tombe à nouveau dans son éternel travers : renforcer cette fascination, sans jamais la questionner. Dommage.
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