On ne sait toujours pas pourquoi Netflix a supprimé Disney de son catalogue en France, mais il faudra certainement s’habituer à voir des productions tierces disparaître, à mesure que Netflix bascule son service vers une plateforme destinée à mettre en avant avant tout ses propres contenus. Le magazine Variety cite en effet des propos tenus par le directeur financier de Netflix David Wells lors de la conférence Communacopia organisée par Goldman Sachs, qui confirme que le géant de la SVOD ambitionne de produire au moins la moitié des contenus proposés sur la plateforme.
« Nous sommes sur une transition de plusieurs années et une évolution vers davantage de nos propres contenus », a-t-il expliqué, en estimant qu’actuellement Netflix en était aujourd’hui à « entre un tiers et la moitié de son objectif » de réaliser lui-même 50 % des contenus diffusés sur la plateforme. Cela veut dire que Netflix produit déjà entre 15 et 25 % des films et séries TV proposés aux abonnés. Sur l’année 2016, Netflix prévoit de mettre en ligne 600 heures de programmes originaux produits à sa demande, contre 450 heures l’an dernier.
Des économies, et de la fidélisation
La stratégie de la startup consiste à multiplier les genres et les productions pour proposer à tous les spectateurs les contenus qui leur conviennent le plus, du très américain House of Cards au franchouillard Marseille, et les accrocher sur une plateforme qui, de fait, aura l’exclusivité d’exploitation sur la moitié de son catalogue.
Plutôt que d’avoir les mêmes contenus qu’un CanalPlay, Netflix préfère investir dans des productions dont il détient lui-même les droits comme House of Cards, Narcos, Daredevil, Sense8, Bloodline, Bojack Horseman, Orange is the new black, ou encore Master of none. Sauf accords particuliers au niveau national, ce sont généralement des contenus que seul Netflix propose, ce qui aide à fidéliser les abonnés.
Par ailleurs plus les spectateurs regardent ces contenus ou d’autres, plus Netflix dispose de données précises qui lui permettent de savoir quels types de productions proposer pour maximiser leur rentabilité. Toutefois, « il n’y a pas de substitut à une excellent exécution créative, nous n’en sommes pas au point où l’on pourrait avoir de supers contenus à partir d’une machine », prévient Wells.
80 % de contenu hollywoodiens, contre 20 % de contenus locaux
Produire soi-même, c’est aussi s’assurer d’avoir les meilleurs prix pour la matière première. Non seulement Netflix n’a pas à acheter les droits de ce qu’il produit lui-même, mais il peut aussi faire baisser le prix d’acquisition des autres droits en diminuant sa dépendance aux contenus que lui proposent des tiers. Il sera beaucoup plus difficile de vendre cher un film ou une série à Netflix, si la plateforme n’en a pas besoin pour attirer ou converser ses abonnés.
Netflix souhaite aussi s’en tenir à un autre ratio : 80 % de contenu hollywoodiens, contre 20 % de contenus locaux, ce qui est exactement la proportion que veut imposer la Commission européenne au nom de la diversité culturelle. La seule exception à la règle est au Japon, où les particularités culturelles locales font que Netflix accepte de monter jusqu’à 50 % de productions japonaises.
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