Tous les étudiants ont ouvert au moins une fois dans leur vie un livre des Presses universitaires de France (PUF) . Cette maison d’édition publie chaque année de nombreuses revues scientifiques, des manuels scolaires et les célèbres Que sais-je, ces petits ouvrages didactiques qui résument dans un format court les notions essentielles d’un sujet.
Dix-sept ans après avoir quitté la Place de la Sorbonne, la célèbre institution a rouvert ses portes dans la capitale. Désormais située rue Monsieur-Le-Prince, la nouvelle librairie des PUF revient dans une forme moderne, où quelques rayons de livres côtoient des tablettes branchées au catalogue de la maison d’édition.
Dans la boutique, l’objet qui accapare toute l’attention est une énorme bête surnommée « Espresso Book Machine » (EBM), une imprimante mise au point par Xerox capable d’imprimer un livre en l’espace de quelques minutes (à raison de 110 pages par minute). Les feuilles sont ensuite reliées et massicotées sans aucune intervention humaine. C’est l’école Estienne qui a prêté à l’éditeur la machine, qui coûte la modique somme de 150 000 euros.
Sur place, les clients pourront imprimer des livres parmi les 5 000 références du catalogue des PUF, ou n’importe quel autre bouquin parmi trois millions d’œuvres entrées dans le domaine public (dont 350 000 ouvrages en français).
Cette librairie à la demande permet ainsi aux lecteurs d’imprimer les livres qu’ils souhaitent à la volée, à condition qu’ils ne dépassent pas 850 pages. Il est même possible d’ajouter une première page de dédicace. En accord avec la loi Lang sur le prix unique des livres, imprimer avec l’EBM ne coûte pas plus cher — ni moins cher — qu’un livre papier classique.
Si pour l’éditeur, l’impression d’une œuvre à l’unité revient plus cher qu’un livre tiré à grand volume, le risque est nul puisque seuls les livres achetés sont imprimés. La solution permet d’ailleurs de réduire les risques d’invendus et les coûts liés à la logistique et à la gestion des stocks.
La fin du pilon ?
À une époque où de plus en plus de références sont imprimées, mais où de moins en moins d’entre elles se retrouvent entre les mains des lecteurs, le potentiel de l’EBM est évident pour les libraires. L’impression à la demande pourrait même être la réponse à la lente hémorragie du marché du livre. Toutefois, la généralisation du procédé à toutes les références — même les plus récentes — demanderait un changement de paradigme de la part des éditeurs.
Pour l’instant, l’imprimante des PUF trouvera donc surtout son utilité pour produire des ouvrages aujourd’hui introuvables, et dont la demande est trop faible pour justifier une réimpression. Les inconditionnels du livre traditionnel pourront donc ranger leurs liseuses électroniques au profit d’une version papier de livres rares, et ainsi donner une seconde vie aux œuvres oubliées.
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