Porté par un casting de stars et une réalisation chiadée, Fort Solis n’a hélas que sa forme pour convaincre. On finit par s’ennuyer ferme sur la planète Mars.

Fort Solis s’annonce avec un argument a priori massue pour tous les fans de jeux vidéo : il tourne sous l’Unreal Engine 5.2, un moteur 3D amené à briller dans les années à venir. Et on peut l’affirmer sans aucun détour : Fort Solis est un titre narratif à la réalisation réussie, qui garantit tout à la fois des graphismes de qualité (les jeux d’ombre et de lumière) et une immersion sans pareille. À ces arguments liés à la forme s’ajoute un casting notamment composé de Troy Baker, star du milieu.

Mais les arguments esthétiques et quelques grands noms ne suffisent pas à faire un jeu. Fort Solis en est la preuve évidente. Si on apprécie les premières déambulations dans une base minière située sur Mars, on finit par être rattrapé par le pire sentiment quand on joue à un jeu vidéo : l’ennui dans ce qu’il y a de plus pénible. Par conséquent, ce qui ressemblait d’abord à un plongeon dans l’inconnu découpé comme une série Netflix se termine en vrai calvaire.

Ne pas pouvoir courir dans un jeu vidéo est une aberration

Disponibilité

Fort Solis est disponible à compter du 22 août sur PC et PS5.

En dehors de la partie visuelle qui attire le regard, quelque chose frappe dans Fort Solis : Jack, le héros, n’a visiblement jamais appris à courir. Un paradoxe quand on sait qu’il doit répondre à un appel d’urgence, émis par une base désertée cachant de sombres secrets. Pour la joueuse et le joueur, c’est surtout un sacré handicap. Tout paraît si lent dans Fort Solis, et on a vraiment l’impression d’incarner un éléphant maladroit perdu sur la planète rouge. Rien n’est vraiment précis dans les mouvements, et les animations sont d’une rigidité qui tranche avec le rendu graphique.

On a vraiment l’impression d’incarner un éléphant maladroit

Cette lenteur est certainement voulue par les développeurs. Elle sert au propos qui consiste à faire découvrir, pas à pas, au gré de petites interactions, les événements qui ont plongé Fort Solis dans le chaos. Mais on ne ressent jamais cette notion d’urgence et tout semble pensé pour nous écarter de la vérité. L’expérience est un appel incessant aux distractions qui empêchent le récit de décoller. La raison se trouve certainement dans la résolution de l’intrigue, qui laisse sur sa faim et n’a rien de foncièrement surprenant. Heureusement que l’ambiance est travaillée un minimum pour captiver.

Fort Solis // Source : Capture PS5
L’ambiance est vraiment top // Source : Capture PS5

Si ce n’est lire des messages (audio, vidéo, écrits), on ne fait pas grand-chose d’excitant dans Fort Solis. Mais, parfois, certaines séquences d’action nous invitent à réaliser des QTE (appuyer sur une touche rapidement au bon moment) basés sur des réflexes de pilote de Formule 1 et qui ne semblent pas avoir de conséquences notables en cas d’échec. Bref, Fort Solis passe son temps à nous endormir pour nous réveiller en sursaut d’un moment à l’autre, avec strictement rien à nous dire. En termes d’équilibre et de logique de gameplay, ce n’est clairement pas une réussite.

Fort Solis // Source : Capture PS5
Vous n’avez jamais vu une pomme de terre aussi bien modélisée // Source : Capture PS5

Par chance, Fort Solis ne vous occupera pas très longtemps. Découpé en quatre épisodes, il peut être plié en une poignée d’heures. Cette durée de vie ultra courte est assumée par Dear Villagers. Sur la page Steam, l’éditeur indique : « Tout comme une série Netflix, Fort Solis peut se jouer d’une traite lors d’une session intense, ou peut être divisé chapitre par chapitre comme un programme télé épisodique. » Le pire ? Même quatre heures paraissent interminables dans Fort Solis, tellement l’ennui est omniprésent.

Le verdict

Fort Solis est la matérialisation même de l’ennui et de la pénibilité. Derrière des arguments forts (un casting de poids lourds, l’utilisation du moteur graphique Unreal Engine 5.2), le jeu vidéo ne fait que cacher une misère qui transforme l’expérience en calvaire. Passée l’extase de l’immersion réussie, on se rend compte qu’on ne fait que déambuler dans des couloirs en priant pour que le récit décolle un jour. Cela n’arrivera jamais : en dépit d’une tension palpable, les enjeux restent au ras des pâquerettes.

En prime, le gameplay est indiscutablement horrible, avec des déplacements lourds et l’oubli d’une touche pour courir qui impose un rythme d’escargot. Finalement, la faible durée de vie, éclatée entre quatre épisodes pour faire comme Netflix, est moins un défaut qu’une qualité. On a très vite envie que Fort Solis se termine, malgré cette impression d’avoir passé mille heures dans un même jeu. Un Mars, et ça ne repart pas toujours.

 

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