Un petit jeu de cartes, simple et malin, pour deux joueurs, dont on enchaîne les parties : c’est District Noir, notre jeu de société de la semaine.

À la tête d’une des deux grandes organisations criminelles de la ville, vous cherchez à contrôler le District Noir, une zone centrale très contestée. Parviendrez-vous à rassembler suffisamment de soutiens pour prendre le dessus sur la bande rivale ?

District Noir se joue exclusivement à deux joueurs, et en quatre manches. Au début de chacune d’elles, chaque joueur reçoit cinq cartes. À son tour, deux actions possibles : soit jouer une carte, soit prendre des cartes. Puis c’est au tour du joueur suivant, et ainsi de suite.

District Noir
Une partie en cours. // Source : Spiral Éditions

Il existe différents types de cartes. Les personnages ont une valeur de 5, 6, 7 ou 8, et il y en a autant que leur valeur (cinq cartes 5, six cartes 6, etc.). Les alliances et les trahisons rapportent respectivement des points en plus (+2 à +4) ou en moins (-1 à -3). Et, enfin, trois bâtiments.

Jouer une carte consiste simplement à en poser une de sa main au bout de la ligne de cartes entre les deux joueurs. En début de partie, cette dernière est initialisée avec deux cartes prises au hasard dans la pioche. On peut réaliser cette action autant de fois que l’on souhaite à chaque manche, du moment qu’il nous reste encore des cartes en main.

C’est le contraire de la seconde action possible, prendre des cartes, qui ne peut être réalisée qu’une seule fois par manche. Elle consiste à prendre les cinq dernières cartes de la ligne et les placer devant soi.

Quand les deux joueurs ont joué toutes leurs cartes, on en redistribue cinq, et une deuxième manche commence, puis une troisième, suivie d’une quatrième et dernière, toutes sur le même principe.

District Noir
Un personnage de chaque valeur. // Source : Spiral Éditions

Le but est d’accumuler plus de points que son adversaire en fin de partie, notamment en obtenant la majorité de cartes de chaque valeur. Ainsi, le joueur avec le plus de personnages de valeur 5 marque 5 points. Celui qui a le plus de personnages 6 marque 6 points, etc. À cela s’ajoutent ou se retirent les points des alliances et des trahisons, ainsi qu’un bonus de 5 points par série de quatre personnages différents.

Et, les bâtiments alors ? Si vous parvenez à récupérer les trois, vous remportez immédiatement la victoire. Mais, attention, car en tout début de partie, on retire trois cartes au hasard… sans les dévoiler.

Pourquoi jouer à District Noir ?

District Noir est d’une simplicité déconcertante : poser des cartes de sa main et, une fois par manche, donc maximum quatre fois par partie, prendre des cartes… et c’est tout.

District Noir
Source : Spiral Éditions

Et c’est justement cette simplicité, cette épure, ce minimalisme typiquement japonais (la nationalité des deux auteurs), qui lui donne toute sa saveur.

Car malgré cela, on est constamment confronté à des dilemmes, à chacun de ses tours. « Si je pose ce 8, mon adversaire risque de prendre les cartes, et récupérer la majorité sur les 8. Et, si je pose plutôt ce -3, il ne voudra pas prendre. Mais, comme j’ai moins de cartes en main que lui, je serai forcé de prendre en premier. À moins qu’il n’ait le troisième bâtiment en main, qu’il est obligé de retarder étant donné que j’ai déjà les deux autres devant moi… »

Tout est question de bluff, de prise de risques, de timing. Et, dans le pire des cas, même si on se plante, les parties sont très rapides, une quinzaine de minutes tout au plus, permettant de facilement jouer une revanche, puis une autre, juste derrière.

District Noir
Les alliances et les trahisons. // Source : Spiral Éditions

Le jeu devient vite addictif. Et s’avère nettement plus subtil et profond qu’il ne pourrait laisser paraître de prime abord. Même si les deux jeux n’ont rien en commun mécaniquement parlant, on retrouve dans District Noir des sensations proches d’Hanamikoji. L’un de nos jeux à deux préférés. Autant dire que le nouveau venu rejoint immédiatement ce club très fermé.

Les plus grincheux pourraient rétorquer que le thème est complément plaqué, et ils auraient raison. On manipulait des chevaliers, des paysans et des nobles, dans la version originale japonaise du jeu, et dans la version polonaise… des tablettes de chocolat. Mais, cela ne reste, in fine, qu’un petit jeu de cartes, et surtout l’ambiance gangster permet d’y apposer de très belles illustrations.

District Noir
Les trois bâtiments. // Source : Spiral Éditions

Attention tout de même, car les parties ont tendance à se ressembler. Après tout, on fait tout le temps la même chose. L’intérêt du jeu, le plaisir d’y revenir, reste cependant présent, mais tient surtout à l’appétence des joueurs pour cette épure mécanique.

Notons pour finir que le jeu est proposé gratuitement sur Board Game Arena, la plateforme de jeux de société en ligne. C’est même par ce biais que nous l’avons découvert. De quoi l’essayer avant de l’acheter.

Une toute petite boîte, une cinquantaine de cartes, des règles qui s’expliquent en un rien de temps, seulement deux actions possibles. Et, pourtant, District Noir est une excellente surprise. Malgré le minimalisme de son matériel et de ses mécaniques, on enchaîne les parties sans se lasser, grâce aux dilemmes constants qu’il propose. Il se hisse ainsi sans peine dans la liste des meilleurs jeux à deux de cette année.

Autant dire qu’on attend avec hâte les prochaines sorties de ce tout nouvel éditeur, dont District Noir était le tout premier jeu.

  • District Noir est un jeu de Nobutake Dogen et Nao Shimamura
  • Illustré par Vincent Roché
  • Édité par Spiral Éditions
  • Pour 2 joueurs à partir de 10 ans
  • Pour des parties d’environ 15 minutes
  • Au prix de 14,90 € chez Philibert

Le verdict

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