Margaret Mitchell, qui était co-leader de la division éthique dans l’intelligence artificielle de Google, avait voulu défendre sa collègue chercheuse, Timnit Gebru, après son renvoi. Elle vient d’annoncer avoir été virée à son tour par Google.

Google a renvoyé une deuxième chercheuse spécialisée dans les biais dans l’intelligence artificielle : c’est Margaret Mitchell elle-même qui l’a annoncé sur son compte Twitter dans un message laconique publié le 19 février 2012. « Je suis virée », peut-on lire. Google a confirmé.

Cette annonce est un nouveau rebondissement dans une affaire complexe dans laquelle est empêtré Google depuis plusieurs mois.

En décembre 2020, la multinationale aurait renvoyé une chercheuse, Timnit Gebru, après qu’elle avait publié, avec son équipe et de contributeurs extérieurs, une étude scientifique sur les biais des systèmes d’intelligence artificielle. Selon Google, celle-ci « ne répondait pas aux critères de publication » et n’aurait pas dû être publiée dans l’état — ce que l’équipe qui a travaillé avec elle a démenti.

La multinationale affirme que Timnit Gebru aurait menacé de donner sa démission, et que Google aurait accepté. À l’inverse, la chercheuse explique qu’elle n’avait pas le choix.

Que s’est-il passé avec Margaret Mitchell ?

Deuxième étape dans cette histoire : Margaret Mitchell, l’autre cheffe de la division « Ethical AI » (intelligence artificielle éthique) de Google, avait commencé à défendre son ex-collègue. Depuis le renvoi de Timnit Gebru, Margaret Mitchell essayait de monter un dossier pour prouver que Google l’avait traitée de manière discriminatoire. Elle avait ainsi voulu remonter le fil de ses propres échanges par mail avec sa collègues, en créant un script capable de faciliter et accélérer le travail.

C’est ce script qui avait poussé Google a lancer une enquête interne, cette fois contre Margaret Mitchell. Son compte Google avait ensuite été verrouillé. Puis, ce 20 février, la chercheuse de renom a annoncé avoir été virée — information partagée par le site Axios, qui publie de nombreuses informations sur le sujet.

« Après une enquête sur le comportement de cette manager, nous pouvons confirmer qu’il y avait de nombreuses infractions à notre code de conduite et nos politiques de sécurités, comme par exemple l’exfiltration de documents confidentiels et des données personnelles d’autres employés », a confirmé Google dans un communiqué.

Cette décision arrive au lendemain de l’annonce de Google de changements dans ses politiques de recherches et d’inclusivité, après avoir indiqué que l’enquête sur le renvoi de Timnit Gebru était bouclée — les détails de ce départ n’ont cependant pas été communiqués.

« J’ai entendu, et je reconnais ce que signifie le départ de Dr Gebru pour les femmes technologues, la communauté afro-américaine et les autres groupes sous représentés qui poursuivent une carrière dans la tech (…) Certains ont remis en question leur place ici, et je le regrette », a diffusé Jeff Dean (chef de la division IA) dans un mail interne à la société. Il n’a toutefois pas présenté d’excuses à Timnit Gebru.

Alex Hanna, scientifique qui fait partie de l’équipe de Google IA, a regretté que ces annonces aient été faites, selon elle, sans les consulter.

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