Depuis quelques jours, les langues se délient sur Twitter. De nombreuses femmes, des anciennes employées dans le jeu vidéo, ou encore en poste racontent les insultes et les harcèlements dont elles auraient été victimes, pendant parfois plusieurs années. Le nom d’une entreprise revient régulièrement : le géant français du jeu vidéo, Ubisoft.
Devant l’ampleur et le nombre de révélations, Ubisoft, qui avait seulement réagi jusqu’à présent en disant qu’ils « prenaient ces accusations très sérieusement », a publié un autre communiqué de presse le 25 juin. « Nous sommes profondément désolés », explique la direction, qui annonce aussi avoir « lancé une enquête en interne, avec l’aide de consultants extérieurs. Selon nos résultats, nous agirons en conséquence et prendrons les mesures disciplinaires appropriées ». L’entreprise a également prévu de réaliser « un audit, afin de comprendre comment une telle situation a pu se produire malgré les systèmes mis en place ». « Nous voulons faire en sorte de mieux prévenir, détecter et punir les comportements inappropriés […] et allons mettre en place dans les prochains jours de nouvelles mesures ».
Des abus connus depuis des années
Ubisoft est accusé d’avoir laissé faire les employés concernés pendant des années. De nombreux témoins expliquent avoir alerté les services des Ressources Humaines et les directions des studios, sans que rien ait jamais été fait pour sanctionner ces comportements.
https://twitter.com/DennyVonDoom/status/1276224521931022337
L’utilisatrice @NinaDoesntCare raconte comment, après avoir prévenu la direction du studio Ubisoft de Caroline du Nord, le service des Ressources Humaines aurait tenté d’acheter le silence des employés en leur offrant des cartes cadeaux. Le sexisme « fait partie du job », lui aurait répondu le service RH. Une histoire similaire a également été rapportée par @DannyVonDoom, un utilisateur de Twitter qui compile depuis le début des révélations de nombreux témoignages.
Des internautes ont rapporté le cas d’un autre employé qui aurait étranglé une collègue d’Ubisoft lors d’une soirée. Rapportée par @DennyVonDoom, l’histoire est glaçante : « Il était saoul et furieux », explique la personne restée anonyme. « Le manager du studio a été mis au courant, et il n’a rien fait contre lui. Il a pu garder sa place. Il a tapé dans les murs pendant des réunions, demandé à des femmes avec qui elles couchaient… » Sa femme aurait travaillé à l’époque aux services des ressources humaines du studio.
Une développeuse, qui a compilé d’innombrables histoires similaires de harcèlement chez Ubisoft, a jugé la situation « terrifiante », avec un sentiment de « déjà-vu ». @DanyVonDoom a également souligné qu’il continuerait son travail de compilation, et que toutes les histoires n’étaient pas encore sorties. À ce jour, les hommes mis en cause n’ont pas pris la parole publiquement.
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