Il y a trois mois, Google a été alerté de la présence sur son magasin d’une application homophobe. L’entreprise s’était refusée à la supprimer jusqu’à présent.

C’est ce qu’on appelle prendre le temps de la réflexion. Des semaines après avoir été alerté par des militants de la présence sur son magasin d’application d’une appli de conversion pour personnes LGBT, Google a décidé de la bannir, a remarqué TechCrunch ce 29 mars.

L’entreprise avait été vivement critiquée pour ne pas avoir agi rapidement. D’autres sociétés avaient pris des mesures bien avant elle.

Une application pour « convertir » les personnes homosexuelles

L’application s’appelle Living Hopes Ministries. Elle a été développée par une communauté religieuse américaine. Sur son site, on trouve des vidéos témoignages dans lesquelles des personnes gays ou lesbiennes racontent avoir retrouvé le droit chemin en renonçant à leurs préférences.

Ces témoignages font écho, même si le terme n’est pas clairement utilisé sur le site, aux thérapies de conversion. Il s’agit de « stages » durant lesquelles on manipule des personnes LGBT. L’objectif est qu’elles en viennent à penser qu’elles sont hétérosexuelles ou qu’elles n’ont plus du tout d’intérêt pour les relations amoureuses ou sexuelles. Le site de la communauté à l’origine de Living Hopes Ministries explique ainsi que l’amour de dieu serait si important qu’on pourrait en oublier le reste.

De tels discours sont LGBTphobes. Les personnes qui subissent des thérapies de « conversion » y sont contraintes et forcées ou ont été manipulées de sorte à ce qu’elles pensent en avoir besoin.

Google a pris son temps pour agir

Des militants et militantes ont alerté les entreprises qui proposaient l’application problématique au téléchargement sur leurs plateformes. Apple, Amazon et Microsoft l’ont rapidement supprimée.

Google en revanche, s’y est longtemps refusée. Ce n’est que 3 mois après le lancement d’une pétition, signée plus de 140 000 fois, que le géant a pris des mesures.

L’application n’est aujourd’hui plus disponible sur Play Store, le magasin d’applications de Google, a pu confirmer Numerama.

L’application avait été téléchargée plus d’un millier de fois. Google avait également été critiqué pour une autre appli, créée par le gouvernement saoudien pour permettre aux hommes de traquer les femmes de leur entourage. Ce dispositif qui constitue une forme de violence faite aux femmes est toujours en ligne, malgré de nombreuses protestations.


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