C’est en mars 2017 que la Commission européenne a officiellement lancé le projet High Performance Computing (EuroHPC), qui consiste à mutualiser les moyens des pays membres pour construire et partager des supercalculateurs de classe mondiale. Modeste au début puisqu’elle ne comptait que sept pays au départ, l’initiative est aujourd’hui soutenue par seize nations.
Dernière recrue en date, la Pologne. Mariya Gabriel, la commissaire européenne en charge de la politique numérique européenne, a annoncé lundi 28 mai que Varsovie a rallié ce programme. Il est à noter que les États impliqués dans EuroHPC ne sont pas tous membres de l’Union : la Suisse est en effet impliquée dans ce processus sans pour autant être liée par les mêmes traités.
Poland 🇵🇱 becomes 16 #MS to sign EU declaration on #HPC. EU’s efforts in #supercomputers are crucial to major innovations in fields like #eHeath #energy #SmartUrbanPlanning. Together, by aligning objectives & pooling ressources, we will achieve an #EU at forefront of HPCtech pic.twitter.com/d86KNu1aUb
— Mariya Gabriel (@GabrielMariya) May 28, 2018
Le projet EuroHPC a été justifié par l’impression que l’Europe serait « en train de perdre sa place dans le peloton de tête pour les capacités des infrastructures de calcul à haute performance ». Or, note Mariya Gabriel, « sans installations de calcul à haute performance d’envergure mondiale, l’Europe ne pourra pas réaliser son ambition de devenir une économie des données dynamique ».
En la matière, le classement du Top 500 des meilleurs supercalculateurs au monde est un bon indicateur. Mis à jour chaque semestre, il montre une domination nette de la Chine et des États-Unis et une présence significative du Japon. Quant aux pays membres de l’Union n’occupent que quelques places (et encore, certains ne sont même pas dans le top), si on les prend individuellement.
«L’Europe ne peut pas prendre le risque de voir les données de sa recherche et de son industrie être traitées ailleurs »
Mais ensemble, l’Union européenne a un poids relativement important. C’est de toute façon un enjeu stratégique : elle « ne peut pas non plus prendre le risque de voir les données produites par la recherche et l’industrie européenne être traitées ailleurs en raison du manque de capacités de calcul », juge la représentante de la Commission.
Reste la question des moyens : il est prévu d’assigner un budget de près d’un milliard d’euros à EuroHPC : 486 millions d’euros seront versés via les fonds de l’Union (et donc, in fine, par les membres de l’Union) et les États membres fourniront collectivement une enveloppe du même montant. Les entreprises peuvent aussi mettre la main à la poche, mais via des contributions en nature.
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