A Alicante, une internaute espagnole a reçu un PV la condamnant à payer 800 euros d'amende, pour avoir publié sur Facebook une photo dénonçant à tort le fait que des policiers s'étaient garés sur une place réservée aux handicapés.

La police espagnole a été un modèle mondial pour sa capacité à utiliser les réseaux sociaux pour fédérer autour d'elle un courant de sympathie, et ainsi obtenir plus facilement la coopération du public lorsqu'elle en a besoin. Trop longtemps ignoré, le modèle qui fait recette partout dans le monde a fini par être suivi y compris en France, par la police et par la gendarmerie qui n'hésitent plus à mêler humour et sérieux sur leurs pages Facebook ou leurs comptes Twitter. Mais la réputation est une chose qu'il faut soigner, et la police espagnole peut parfois dérailler et y porter atteinte, y compris et paradoxalement, lorsqu'elle essaye de la préserver.

Ainsi la presse ibérique raconte qu'une internaute s'est vue infliger une amende de 800 euros parce qu'elle avait publié sur une page Facebook très fréquentée la photo d'un véhicule de police stationné sur une place réservée aux personnes handicapées. Elle avait ajouté comme légende : "garez-vous où vous avez envie, et vous n'aurez même pas une amende".

Mais la police municipale de Petrel, à Alicante, a estimé qu'elle avait une bonne raison d'être garée là, du fait d'une situation d'urgence dans laquelle elle devait intervenir. Loin de se satisfaire de cette explication, elle a décidé d'infliger une lourde amende à la riveraine pour avoir cherché à nuire à l'honneur des policiers. L'image a par ailleurs été supprimée dès le lendemain de sa publication.

Une telle amende est possible en Espagne depuis une loi adoptée cette année qui avait donné lieu à une spectaculaire manifestation par hologrammes, entrée en vigueur en juillet dernier. Cette loi dite de "sécurité des citoyens" vise à restreindre leur liberté d'expression et de réunion, et crée une série de nouvelles infractions pénales. Il est notamment interdit de faire "utilisation non autorisée d'images ou de données personnelles des membres des forces de sécurité qui pourraient mettre en danger les agents de sécurité ou leur famille, des locaux protégés, ou mettre en péril la réussite d'une opération".

C'est clairement un excès de zèle de la police espagnole que d'avoir usé de cet article pour condamner la diffusion d'une photographie sarcastique qui, en outre, ne montre aucun policier mais uniquement leur voiture.

La mairie de Petrel dit avoir recommandé aux policiers municipaux de procéder autrement qu'avec une telle amende, mais en rappelant que la loi les autorisait à avoir cette réaction d'orgueil. 


Vous voulez tout savoir sur la mobilité de demain, des voitures électriques aux VAE ? Abonnez-vous dès maintenant à notre newsletter Watt Else !