Ce jeudi, deux des quatre accusations d'agressions sexuelles formées contre Julian Assange deviennent prescrites. Une troisième tombera dans quelques jours. Reste l'accusation la plus grave, de "viol", qui ne sera prescrite qu'en 2020. 

Ce jeudi, deux des quatre accusations de délinquance sexuelle formées par deux Suédoises contre le fondateur de Wikileaks ne pourront plus faire l'objet d'instruction et donc de mise en accusation par les autorités de Suède. Les services judiciaires ne l'ayant toujours pas mis en examen, donnant parfois l'impression de jouer la montre et d'inventer des obstacles procéduraux pour éviter d'interroger le mis en cause, les faits sont désormais prescrits ce jeudi, cinq ans après les faits supposés. Le dossier ne pourra plus être ouvert.

Une troisième accusation sera également prescrite le 18 août prochain, sauf improbable revirement conduisant à son inculpation. Mais ce n'est là que symbolique. Julian Assange devra toujours attendre 2020 avant de pouvoir mettre un pied en toute sécurité en dehors de l'ambassade de l'Equateur où il est réfugié à Londres, l'accusation la plus grave de viol n'étant prescrite qu'après 10 ans.

En fait de viol, le fondateur de Wikileaks est accusé d'avoir refusé de porter un préservatif dans un rapport néanmoins consenti et d'avoir ainsi fait encourir un risque de transmission d'une maladie à sa partenaire. Celle-ci s'est plainte dans un second temps, après avoir rencontré une première femme qui accusait Assange d'avoir volontairement percé le préservatif qu'il portait.

LAVER SON HONNEUR

Ayant toujours affirmé qu'il s'agissait d'un coup monté, Julian Assange refuse de se rendre aux autorités suédoises, par crainte d'être ensuite extradé vers les Etats-Unis pour son implication dans les révélations de nombreux documents confidentiels de l'armée américaine, où il dit risquer la peine de mort. La Suède refuse de lui apporter une garantie de non-extradition.

A défaut de pouvoir faire tomber les charges devant un tribunal, Julian Assange est donc condamné à attendre que tous faits allégués soient prescrits, dans l'espace exigu qui lui est offert par l'Equateur. Il y est enfermé depuis le 16 août 2012 et pourrait y rester encore au moins cinq ans, si rien n'est débloqué jusque là. Des discussions sont toutefois toujours en cours entre la Suède et l'Equateur pour que les enquêteurs suédois puissent enfin venir interroger Assange à Londres et obtenir sa version des faits.

Ses avocats, aujourd'hui, disent regretter la prescription et l'impossibilité pour leur client de laver son honneur par un abandon des poursuites basée sur un examen des faits, et non un simple artifice procédural.

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