La Cité judiciaire de Paris, dont le gros oeuvre a commencé ce mois-ci, sera équipée de brouilleurs de télécommunications pour empêcher l'accès à internet depuis les salles d'audience.

Le nouveau Palais de justice de Paris, dont la première a été posée la semaine dernière dans le quartier des Batignolles (XVIIème arrdondissement) par la ministre Christiane Taubira, est un chantier colossal. Prévu pour la fin 2017, le bâtiment conçu par l'architecte italien Renzo Piano est composé d'un ensemble de quatre blocs de verre superposés d'une superficie totale de 120 000 m², avec jardin suspendus, qui culminera à 160 mètres de hauteur. Au sol, il offrira 88 500 m² de surface dont 29 000 m² de bureaux et 9 400 m² pour les 90 salles d'audience.

Confié au groupe Bouygues, le projet qui oblige l'Etat à verser pendant 27 ans un loyer à l'entreprise privée pourrait coûter au contribuable un total 2,4 milliards de l'euros, pour un coût de construction et d'entretien estimé à 1,4 milliards d'euros.

"Quelque 8 à 9000 personnes devraient fréquenter chaque jour le bâtiment, dont 2000 travaillant sur place", rappelait L'Express la semaine dernière. Mais ceux-là n'auront visiblement pas accès à internet sur leur lieu de travail, pas davantage que les visiteurs occasionnels, les avocats ou les journalistes. En tout cas pas dans les prétoires. Libération rapporte en effet que les salles d'audience seront équipées de brouilleurs, officiellement pour des raisons de sécurité, mais officieusement pour empêcher le public (ou même les juges et greffiers) de tweeter ou d'aller sur leur page Facebook pendant les procès, alors que le la loi interdit de médiatiser en direct les audiences.

"Le ministère de la Justice, qui a défini le cahier des charges, n'a même pas prévu de boxes pour la presse", se lamente Pierre-Antoine Souchard, le président de l'Association de la Presse Judiciaire. Les journalistes qui souhaitent rendre compte des débats devront donc quitter la salle d'audience et s'en éloigner suffisamment pour ne plus subir le brouillage.

Selon l'article L33-3-1 du code de les postes et des communications électroniques, est interdite en principe "l'utilisation de tout dispositif destiné à rendre inopérants des appareils de communications électroniques de tous types, tant pour l'émission que pour la réception". Cependant, "ces activités sont autorisées pour les besoins de l'ordre public, de la défense et de la sécurité nationale, ou du service public de la justice".

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