Si les géants du web n’ont pas réussi à persuader le régulateur des télécoms de renoncer à son vote contre la neutralité du net, ils n’ont cependant pas dit leur dernier mot. Ils sont prêts à aller en justice et à soutenir toute action législative réinstituant ce cadre.

La riposte s’organise face au vote de la Commission fédérale des communications qui a acté l’abandon de la neutralité du net aux États-Unis. Sur le plan judiciaire comme sur le plan législatif, des actions sont engagées outre-Atlantique pour tenter de faire capoter la décision du régulateur américain. Et dans cette bataille, les partisans de la neutralité du net pourront compter sur le soutien des géants du net.

Un lobby puissant

Neutralité du net

La neutralité du net est le principe selon lequel tout le trafic est traité de façon égale, sans discrimination, limitation ni interférence, qu’importe l’expéditeur, le destinataire, le type, le contenu, l’appareil, le service ou l’application.

En effet, l’association Internet a annoncé dans un communiqué le vendredi 5 janvier son « intention d’intervenir en tant que partie dans une action en justice contre cette ordonnance et, de concert avec nos sociétés membres, nous poursuivrons nos efforts pour rétablir des protections solides et exécutoires en faveur de la neutralité du réseau par le biais d’une solution législative ».

L’association Internet, qui est en fait un lobby regroupant quelques-unes des entreprises les plus puissantes du net, et dont la plupart sont américaines, compte dans ses membres des sociétés comme Airbnb, Amazon, Dropbox, eBay, Expedia, Facebook, Google, Groupon, LinkedIn, Microsoft, Netflix, PayPal, Pinterest, Reddit, Snap, Spotify, TripAdvisor, Twitter et Uber.

CC Stacie Isabella Turk

CC Stacie Isabella Turk

« La version définitive du cadre réglementaire du président Ajit Pai démantèle, comme prévu, les protections de la neutralité du net pour les consommateurs. Cette orientation va à l’encontre de la volonté d’une majorité bipartite d’Américains et ne parvient pas à préserver un internet libre et ouvert », écrit le président de l’association, Michael Beckerman.

Il reste désormais à savoir si l’appui renouvelé des géants du net permettra de renverser la tendance, car malgré l’engagement d’entreprises de tout premier plan, leur influence n’a pas été assez forte pour empêcher ou obtenir un report du vote. Rien d’étonnant, cela dit : en face, les opposants à la neutralité du net sont également très actifs et défendent leurs intérêts becs et ongles.

Et ça aide d’avoir un président de la Commission qui soit un ancien des télécoms.


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