L'Estonie a délivré cette semaine à un Britannique la première carte de résident électronique, qui permet d'accéder à tous les services administratifs estoniens, et de remplir toutes les formalités de façon sécurisée, y compris pour la création et la gestion à distance d'une entreprise. Une manière de repousser virtuellement les frontières.

Le président de la République d'Estonie, Toomas Hendrik Ilves, a remis lundi lors d'une cérémonie publique la toute première carte de résident électronique (e-resident), décernée au journaliste britannique Edward Lucas, qui signe dans The Economist.

Comme nous l'avions expliqué en septembre dernier, le statut de e-résident d'Estonie est ouvert à tous les individus du monde entier qui en font la demande sur le site officiel, par le biais d'un simple formulaire. Derrière le nom quelque peu pompeux, il s'agit fondamentalement d'une carte à puce de signature électronique qui permet aux possesseurs de s'identifier et de signer électroniquement sur toute une série de services publics et privés en Estonie, quelle que soit leur nationalité.

La carte permet ainsi d'abattre les frontières en offrant la possibilité de faire affaires en Estonie, d'y créer une entreprise et d'y réaliser toutes ses déclarations fiscales ou sociales, sans être physiquement présent en Estonie (pour le moment, il faut juste faire le voyage pour récupérer la carte). Toutes les démarches administratives peuvent être remplies en utilisant la carte.

Les utilisateurs peuvent ainsi l'utiliser pour accéder à leurs comptes en banque, payer leurs impôts, signer des formulaires pour l'administration, s'identifier sur des sites internet, etc. C'est à la fois un outil de sécurisation des transactions en tous genres, et parfois aussi de contrôle de l'identité en vue de freiner l'anonymat des internautes. Une API est ainsi proposée aux développeurs qui peuvent exploiter la carte d'identité électronique ou la carte de résident électronique pour donner accès à leurs services. Une stratégie que la France va tenter d'imiter avec son projet d'un "Etat Plateforme" (.pdf)

Selon le site Estonian World, environ 12 000 demandes de cartes d'e-résidence auraient été reçues, essentiellement des Etats-Unis, de la Finlande, de Grande-Bretagne, du Canada, et de l'Inde. La moitié ont déclaré vouloir créer une entreprise en Estonie, qui fait partie des pays les plus dynamiques au monde sur l'adoption d'Internet.

La carte ne fait pas office de carte d'identité, puisqu'elle ne comporte pas la photo de la personne à qui elle est délivrée. Cependant elle contient des données biométrique (visage et empreintes digitales), et les certificats de sécurité à utiliser avec un lecteur de cartes à brancher sur un port USB.

Selon le projet initial, l'ambition est de réunir 10 millions de e-résidents d'ici 2025, alors que l'Estonie ne compte à elle seule que 1,3 million d'habitants.

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