Pour payer leurs repas universitaires, les étudiants peuvent recourir à Izly, un système de paiement dématérialisé créé par S-money, une filiale du groupe bancaire BPCE.
Mais selon une enquête détaillée du Monde réalisée par Martin Untersinger, l’application en question collecte des données sur la géolocalisation des étudiants, qui sont ensuite envoyées à un site appartenant à une filiale de la société française Ezeeworld, spécialisée dans le ciblage de clients potentiels des entreprises intéressées grâce à l’analyse de leurs habitudes et trajets.
Le problème d’Izly, au-delà de devoir se montrer irréprochable en matière de gestion des données, comme devrait le faire un service édité pour un établissement public tel que le Cnous, Centre national des œuvres universitaires et scolaires, se situe du côté des mentions de cette traque publicitaire. Selon Le Monde, le site d’Izly se montre plutôt obscur quant à cette collecte : « II n’y est fait nulle mention de l’envoi de données de localisation à des sociétés publicitaires ».
La Cnil non informée
En outre, la CNIL n’aurait pas été informée d’une collecte des géolocalisations dans la demande déposée par le Cnous, selon le quotidien. Or, l’enquête révèle non seulement l’existence de ces dernières, mais également une activité publicitaire. C’est Accengage, acteur de la publicité drive to store connu dans l’Hexagone, qui se charge d’envoyer aux étudiants des notifications push publicitaires.
Dans les faits, le Cnous aurait largement décliné les offres des annonceurs et, selon Olivier Tilloy de S-Money, qui édite l’application Izly, moins de 20 000 notifications auraient été ainsi distribuées. Cette logique de monétisation de l’application suit le désir du Cnous de voir cette dernière se rémunérer grâce aux transactions et à la publicité.
Mais pour faire cela dans les règles, il semble qu’il reste une marge de progression à l’administration publique. L’intégralité de l’enquête sur Izly est à retrouver sur Pixels.
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