Les États-Unis n'ont pas l'intention de voir émerger un nouveau Bradley Manning ou un autre Edward Snowden. Au sein des agences de renseignement comme dans les structures militaires, des mesures sont prises pour limiter le facteur humain et, lorsque celui-ci est indispensable, mieux le surveiller.

Depuis le coup d'éclat d'Edward Snowden cet été, les États-Unis n'ont qu'une seule obsession : empêcher à tout prix d'autres fuites d'informations classifiées. Washington considère en effet que les actions de l'ancien analyste de la NSA, mais aussi d'un Manning ou de n'importe quel autre lanceur d'alerte, sont susceptibles de nuire aux intérêts du pays. D'où la nécessité de trouver une parade.

En la matière, la NSA cherche par exemple à limiter le facteur humain, jugé trop imprévisible, au profit de processus automatiques lorsque c'est possible. C'est selon elle nécessaire, dans la mesure où elle emploie des dizaines de milliers de personnes et fait appel à des sociétés privées pour réaliser certaines missions en sous-traitance, et dont la loyauté peut toujours vaciller.

Cette situation, d'autres structures gouvernementales la craignent. C'est le cas de la CIA, qui compte aussi plusieurs dizaines de milliers d'employés, mais aussi de l'armée américaine, qui a dans ses rangs un personnel considérable. Sur ce sujet, le Pentagone a déjà pris diverses mesures depuis l'épisode Manning pour détecter et contrer toute tentative de téléchargement non autorisé de données sensibles.

Après avoir limité l'usage des supports amovibles, la défense américaine compte aller plus loin. D'après le magasine National Defense et Mashable, l'armée a l'intention de renforcer ses procédures de contrôle en analysant le comportement de ses troupes sur son prochain réseau interne (Army Network 2020). Il s'agit d'automatiser des outils destinés à détecter la moindre activité inhabituelle.

Selon un porte-parole, cette technologie a la capacité de suivre les activités en ligne de l'employé lorsque celui-ci se trouve sur le réseau interne. Ses actions sont enregistrées (nombre de visites à chaque site web, nombre de fois qu'un site web est visité, fréquence d'envoi des e-mails…). Si le comportement change ou si beaucoup de documents sont curieusement téléchargés, une alerte sera envoyée à la sécurité.

L'armée américaine, qui n'a évidemment pas détaillé les capacités de ce nouvel outil, compte se concentrer sur les personnes nouvellement embauchées ou celles sur le point de partir. Le Pentagone considère en effet que ces individus sont plus enclins à organiser une fuite d'information, du fait du récent bouleversement dans leur carrière professionnelle. Mais dans les faits, le système est censé surveiller tout le personnel.

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