Mercredi, nous rapportions que la Préfecture de Paris avait égaré 75 000 circulaires du Parti Pirate, qui devaient être envoyées aux électeurs de la deuxième circonscription de Paris pour leur permettre de découvrir la candidature de Véronique Boyer Sayous. Alors que les documents de livraison attestent que tout a bien été reçu, le prestataire mandaté par la Préfecture assurait ne pas remettre la main sur 60 colis pesant au total 420 kg.
Ce vendredi, au dernier jour de la campagne du premier tour, Véronique Boyer Sayous fait savoir qu’elle a « saisi le Conseil d’État d’une requête en urgence et lui a soumis les preuves invalidantes en sa possession« .
Elle demande à la plus haute juridiction administrative d’annuler l’organisation du scrutin de dimanche, pour reporter l’élection dans la circonscription où s’affrontent François Fillon (donné largement gagnant) et Axel Khan, à une date ultérieure qui aura permis la distribution préalable de l’ensemble des circulaires.
La candidate « invite les autres candidats en lice à se prononcer sur le respect du processus démocratique, et sur sa démarche en particulier, afin que ces élections ne soient pas entachées d’irrégularités« .
Le Parti Pirate indique par ailleurs qu’un autre candidat parisien, Jean-Baptiste Dubois, présent dans la 13ème circonscription de Paris (celle de Jean-François Lamour), a été victime de la même perte de ses circulaires.
Interrogé par Metro France, la Préfecture a plaidé jeudi une « erreur de bonne foi » de son prestataire, due à « une erreur humaine« . Estimant qu’il s’agit là d’une « erreur regrettable« , elle explique que son prestataire Coba « doit gérer en 15 jours près de 56 millions de documents issus des candidats de 4 départements [Paris, le 77, le 92 et le 93 ndrl] et certains ont été égarés« .
Les enveloppes contenant les circulaires fournies par les autres partis politiques ont été distribuées, sans les circulaires égarées du Parti Pirate. Il s’agit là d’une entorse au code électoral qui devrait en toute logique être sanctionnée par le Conseil d’Etat.
Et s’agissant de la circonscription de l’ancien premier ministre François Fillon, c’est peut-être la meilleure malchance qui pouvait arriver au Parti Pirate.
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