Une pétition mise en ligne sur le site Avaaz.org annonce avoir atteint les 126 000 signataires. Cependant, le manque de contrôle jette un voile sur l’authenticité de cette démarche. Aucun mécanisme n’est présent pour empêcher les doublons ou les signatures multiples.

Dévoilé le mois dernier, le projet de décret d’application de l’article 18 de la loi pour la confiance dans l’économie numérique (LCEN) a immédiatement suscité la controverse. Jugé défavorablement par le Conseil national du numérique, il permettrait – s’il était adopté – à plusieurs ministères de généraliser le blocage et le filtrage de contenus par voie administrative, sans passer par l’ordre judiciaire.

En réaction, une pétition a été mise en ligne sur le site Avaaz.org. Elle demande au président de la République de « retirer immédiatement le projet de décret qui permettrait au gouvernement d’être juge et partie pour définir les contenus en ligne et les services de l’Internet auxquels nous pouvons accéder. Ce décret disproportionné menace nos droits et nos libertés démocratiques ainsi que la liberté d’expression garantie par la Constitution française« .

À première vue, la pétition est populaire. À l’heure où nous écrivons ces lignes, plus de 126 000 personnes l’ont signée, dont 50 000 au cours des 24 dernières heures. Un rectangle situé à droite permet même de suivre en temps réel l’évolution de la pétition, avec l’ajout de nouvelles signatures. Malheureusement, la pétition organisée par Avaaz risque de souffrir d’un manque de crédibilité.

Nous avons en effet constaté qu’il n’y avait aucun contrôle a priori permettant d’éviter les signatures multiples, les doublons ou les fausses signatures. Cette absence de vérification jette évidemment un voile sur l’authenticité de ces quelques 126 000 signataires. (Mise à jour : le chargé de campagnes d’Avaaz indique en commentaire que le site « a un système très strict de contrôle des doubles signatures« ).

« Chaque signataire reçoit un email de remerciement et les mauvaises adresses sont éliminées dans notre système » précise-t-il, ajoutant que les doublons sont finalement supprimés du système. Il aurait été toutefois préférable d’avoir un système permettant de filtrer a priori un tant soit peu les fausses signatures, par exemple en demandant d’abord une vérification par e-mail.

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