Réelle prise de position politique, ou simple coup marketing ? Quelques semaines après l’arrivée de House of Cards sur Netflix en France, ses producteurs ont rebondi sur l’actualité française pour dénoncer l’utilisation de l’article 49 alinéa 3 de la Constitution pour obtenir en force l’adoption du projet de loi travail :
@manuelvalls Democracy is so overrated. #LoiTravail #49al3 pic.twitter.com/yadC6ODoVO
— House of Cards (@HouseofCards) May 11, 2016
« La démocratie est tellement surfaite », dénonce le compte Twitter officiel de House Of Cards, avec des hashtags #LoiTravail et #49al3. Le message est adressé directement à Manuel Valls.
Certains y verront une ingérence de la puissance économique américaine dans les affaires intérieures françaises, d’autres un simple troll destiné à rendre plus populaire encore la série dans laquelle Kevin Spacey incarne Frank Underwook, un élu démocrate à l’ambition politique débordante.
Manuel Valls a ensuite répondu, peu inspiré par une déclaration de Churchill qui expliquait que « la démocratie est le pire des régimes, à l’exception de tous les autres » (mais qu’est-ce que la démocratie ? C’est là toute la question).
.@HouseOfCards Dear Frank, Democracy is the worst form of Government, except for all others ;) Never forget! pic.twitter.com/d2pDA5dnsg
— Manuel Valls (@manuelvalls) May 11, 2016
François Hollande d’accord avec Frank Underwood
Une chose est toutefois sûre : le troll risque de faire croire aux followers étrangers de @HouseOfCards que le gouvernement français emploie avec le 49-3 une procédure qui n’est pas démocratique, même si elle figure dans la Constitution, et même si le Parlement a le pouvoir de renverser le gouvernement s’il estime que le passage en force est un abus de pouvoir. Il prend ainsi position dans un débat public presque aussi vieux que la Constitution elle-même.
Manuel Valls lui-même s’était opposé au dispositif. « Une réforme ambitieuse devrait au moins interdire tout recours à l’article 49.3 en dehors des projets de loi de finances et de financement de la sécurité sociale », avait ainsi déclaré celui qui n’était pas encore premier ministre, le 21 mai 2008.
François Hollande, lui, avait carrément parlé en 2006 de « brutalité » et de « déni de démocratie », ce qui rejoint parfaitement les mots de Frank Underwood :
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