Casey Bloys a, de son propre aveu, passé « trop de temps sur Twitter ». C’était en 2020, alors qu’une pandémie avait forcé la moitié de la population mondiale à rester chez elle. Le patron de HBO (The White Lotus, Game of Thrones, Succession, etc) était, comme beaucoup, en télétravail. Et avait beaucoup de temps à tuer.
« J’ai eu une idée particulièrement bête pour évacuer cette frustration », a-t-il expliqué jeudi 2 novembre, lors d’un événement au sein de la Warner Bros. Discovery, dont la BBC s’est fait l’écho. Il a admis avoir utilisé des faux comptes pour répondre aux journalistes qui critiquaient les séries de sa chaîne.
C’est le magazine Rolling Stones qui l’avait révélé la veille, parlant d’une « armée secrète ». Le média américain avait eu accès à des échanges internes de mails et SMS, via un procès engagé par un ancien employé de HBO, Sully Temori, qui assure avoir dû créer des faux comptes pour faire plaisir à son patron, ainsi que des faux commentaires sur des sites d’information spécialisés dans l’audiovisuel.

« Je présente mes excuses »
Le patron de HBO aurait échangé des mails et SMS avec Kathleen McCaffrey, vice-présidente des programmes, qui mentionnaient la création de faux comptes. Un exemple est déjà ressorti, concernant la série Perry Mason (2020), à laquelle un reporter avait reproché, dans un gazouillis, son manichéisme à propos de la représentation des vétérans de guerre.
Bloys aurait alors pris la mouche et rédigé une réponse sèche (« Voilà un avis très élitiste. Il n’y a rien de plus traumatisant pour les hommes (et femmes) que de faire la guerre. Désolé si cela vous semble trop pratique à utiliser »), et demandé à son employé de l’envoyer à sa place. Ce message en particulier n’aurait finalement pas été envoyé, contrairement à d’autres.
« Je présente mes excuses aux personnes qui ont été mentionnées », a annoncé le PDG de HBO a posteriori, insistant quand même sur le fait qu’il n’y aurait, selon lui, eu que « six tweets en dix-huit mois ». Il a précisé faire désormais usage des messages privés lorsqu’il avait quelque chose à dire à un journaliste.
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