Les prochains débats sur la gouvernance d’Internet risquent d’être animés. En effet, avec la fin prochaine du contrat de l’ICANN la liant au gouvernement américain, c’est une occasion sans doute unique de redistribuer les cartes de la gouvernance du web et de permettre à d’autres nations de mettre la main plus fermement sur un levier hautement stratégique.

La Commission européenne est décidément bien patiente sur le dossier de l’ICANN. Et c’est d’ailleurs malheureusement tout ce qu’elle peut faire, malgré de nombreuses demandes et relances sur une plus grande ouverture de la gouvernance d’Internet. En effet, à l’heure actuelle l’ICANN (Internet Corporation for Assigned Names and Numbers) est une autorité de régulation de l’Internet.

Sauf que contrairement à ce que l’on pourrait penser, il ne s’agit nullement d’un organe des nations unies géré collectivement, mais une société de droit californien à but non lucratif. Bien qu’officiellement hors de portée du pouvoir politique, de nombreuses voix s’élèvent contre un système qui reste néanmoins sous influence américaine. Forcément, cette autorité est responsable de l’accès à tout domaine virtuel, générique et national.

Une fois encore, Bruxelles a demandé à travers un communiqué « l’ouverture de négociations internationales sur la gestion du fonctionnement de l’Internet« . Or, si chacun n’a pas bougé d’un iota jusqu’à présent, le mois de septembre risque d’être autrement plus animé. En effet, le contrat liant l’ICANN au gouvernement américain va justement arriver à son terme. L’occasion pour beaucoup d’autres acteurs, en particulier en Europe, de tirer leur épingle du jeu et de mettre un peu plus la main sur un levier on ne peut plus stratégique.

Viviane Reding, la commissaire européen chargée de la société de l’information et des média, a relevé que « l’ICANN se trouvera bientôt à un moment décisif de son histoire ; deviendra-t-il un organisme totalement indépendant, rendant compte de ses décisions aux internautes du monde entier ?« . De nouvelles règles et de nouvelles méthodes sont donc souhaitées par l’Union européenne, « dans le respect des principes arrêtés par les autorités publiques, mais sans intervention des pouvoirs publics dans son fonctionnement quotidien« .

Car en définitive, l’ICANN ne rend de compte qu’à Washington. Plutôt gênant lorsqu’on sait qu’Internet accueille plus d’un milliard d’internautes et dont la majeure partie provient de pays en voie de développement.

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