Quitte à être cocu, autant l’être jusqu’au bout. Nous avions souligné en août dernier l’invraisemblable scénario par lequel la Commission Européenne a facilité l’émergence d’une grande major du disque 100 % japonaise après avoir dû valider à deux reprises le projet de fusion à parts égales entre la maison de disques japonaise Sony Music et l’allemande BMG, filiale du groupe Bertelsmann. Une fois l’affaire conclue, non sans avoir affaibli au passage les règles anti-concentration de l’Union Européenne pour satisfaire aux exigences du groupe allemand, Bertelsmann s’est empressé de revendre la totalité de ses parts à son partenaire asiatique pour sortir de la joint venture.

Bruxelles, qui pensait avoir autorisé à deux reprises la création d’une major mi-européenne, a enfanté d’une major entièrement japonaise.

Comme si l’humiliation n’était pas suffisante, les règles européennes imposaient à la Commission de valider le coup de poignard dans le dos en acceptant officiellement le rachat des parts de BMG par Sony. C’est désormais chose faite, puisqu’elle a annoncé lundi avoir autorisé l’opération, en estimant qu’elle n’impactait pas de façon significative la concurrence dans la zone économique européenne.

Une belle leçon de choses.


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