Atos va s'offrir Bull, dans l'ambition de s'installer comme le leader européen incontesté du Cloud et de la sécurité informatique.

Au moins Arnaud Montebourg n'y trouvera rien à dire en ce qui concerne la nationalité des deux protagonistes. Le groupe français de services informatiques Atos a lancé lundi une offre publique d'achat (OPA) amicale sur son concurrent Bull, proposant au prix de 4,90 euros par action, soit 22 % de plus que le cours de bourse lors de la clôture vendredi soir dernier, ou 30 % par rapport à la moyenne du cours sur les trois derniers mois.

Les deux actionnaires principaux de Bull, Crescendo Industries et Pothar Investments, qui représentent près d'un quart de la société, ont décidé d'accepter la proposition.

"Avec un chiffre d’affaires 2013 de 1,262 million(€), des activités dans plus de 50 pays, Bull est l’un des principaux acteurs dans le Cloud, la Cyber Sécurité et le Big Data et le leader Européen des Supercalculateurs (HPC). Le rapprochement des deux entreprises donnera naissance au N° 1 du Cloud en Europe et à l’un des principaux leaders dans la cybersécurité", explique Atos dans un communiqué publié lundi matin.

"Les équipes de Bull dont la compétence est hautement reconnue dans des technologies de pointe, tels que la puissance de calcul, la gestion et l’analyse des données, et la cybersécurité complètent les capacités d’Atos de déploiement à très grande échelle", ajoute Thierry Breton, le PDG d'Atos.

Fondé en 1930 et aidé par le Plan Calcul lancé par le général De Gaulle en 1966, Bull fut longtemps le principal concurrent d'IBM sur le marché des ordinateurs. Il est aujourd'hui spécialisé dans les supercalculateurs, le stockage des données et les services informatiques. C'est aussi une entreprise stratégique pour la France, avec de fortes compétences en sécurité informatique (voire par exemple le smartphone Hoox m2), et un investissement dans le cloud souverain réalisé en partenariat avec SFR, avec Numergy.

En 2011, Bull avait été secoué par l'affaire Amesys, du nom de sa filiale — revendue depuis — poursuivie en justice pour complicité de torture, pour avoir fourni à la Libye les moyens technologiques d'espionner et de traquer des opposants au régime Kadhafi.

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