Pourquoi dépenser de l’argent dans la création de sous-titres officiels lorsqu’un film ou une série TV a déjà été traduite par des communautés de fans ? C’est la question que s’est visiblement posée le distributeur d’une série TV, qui a repris les sous-titres d’une communauté pirate pour diffuser sa série sur la version finlandaise de Netflix.

Déjà présent en Suède, au Danemark et en Norvège, le plus gros service de VOD américain Netflix a ouvert ses portes en Finlande en fin de semaine dernière. Mais son ouverture s’est faite remarquer plus que prévu. Des membres de la communauté DivX-Finland, qui est dédiée au sous-titrage de films et séries TV en finnois, ont en effet constaté avec un mélange d’amusement et d’agacement que leurs sous-titres avaient été repris par Netflix dans un épisode de la série Andromeda.

La signature de DivX-Finland est clairement visible, ici à 0:24 :

https://youtube.com/watch?v=9VkldVee9h8%3Frel%3D0

Interrogé par le quotidien Ilta Sanomat, le responsable de Divx-Finland Jarmo Hakala explique que les sous-titres sont mis à disposition gratuitement, mais avec une licence qui interdit leur exploitation commerciale. Il assure toutefois qu’il aurait donné l’autorisation à Netflix, si le site américain avait fait la démarche de demander le droit d’utiliser les sous-titres créés par la communauté.

Cependant, comme le rappelle dans le journal le directeur d’une institution finlandaise de protection des droits d’auteur, l’activité de DivX-Finland est elle-même illicite. Même si le site ne diffuse pas les films et séries TV qu’il sous-titre, il reste interdit par le droit d’auteur de traduire les dialogues et de les mettre à disposition sans l’autorisation des producteurs et des auteurs. NetFlix a donc piraté des pirates.

En réaction, l’Américain a retiré la vidéo mise en cause, et expliqué qu’il mettait en ligne les sous-titres tels qu’ils lui étaient fournis. Sous-entendu, c’est l’éditeur de la série TV qui aurait préféré emprunter les sous-titres pirates en finnois plutôt que de réaliser sa propre traduction.

Ce ne serait pas là une situation inédite. Par exemple l’an dernier, le distributeur du dessin animé japonais One Piece avait utilisé des sous-titres pirates sur les DVD qu’il commercialisait (ce qui ne l’a pas empêcher d’annoncer des poursuites contre ceux qui pirataient le DVD).

Source : Montage Numerama

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