Dans une interview accordée fin 2005, lors de son entrée officieuse en campagne des élections présidentielles, Nicolas Sarkozy avait confié que « la seule réponse (au piratage) c’est la diminution des prix ».

https://www.dailymotion.com/embed/video/xop4zl

Il est bon parfois de se replonger quelques années en arrière. Alors que Nicolas Sarkozy décline sa stratégie électorale sur Internet, et qu’il présentera officiellement ce mercredi soir sur TF1 sa candidature à l’élection présidentielle, Numerama s’est intéressé à l’entrée en campagne du président lors des élections de 2007, sur Internet. L’acte fondateur avait été l’interview qu’il avait donnée fin 2005 à l’entrepreneur Loic Le Meur, alors grand promotteur de la démocratisation des blogs en France. Avec une certaine décontraction de circontance (« sur les blogs, on a tendance à se tutoyer », lui dit Loic Le Meur), celui qui allait devenir président de la République lui expliquait sa vision des choses, et sa stratégie.

« Les gens qui sont sur le net sont plutôt des gens jeunes. C’est un média qui permet de toucher les jeunes« , avait expliqué celui qui était alors ministre de l’intérieur, et patron de l’UMP. « Ce sont des gens qui viennent prendre leur information sur la toile, et qui ont abandonné les autres médias. La seule façon de leur parler, c’est de leur parler sur ce nouveau média (…) Ce n’est pas simplement une nouvelle technologie, c’est une nouvelle façon d’appréhender la société dans laquelle on vit« .

Il expliquait aussi sa vision du problème des droits d’auteur sur Internet. « Quand il y a un marché, plus le marché est large, plus les prix sont bas. Plus les prix sont bas, plus le média est accessible. Et c’est d’ailleurs, me semble-t-il, la seule réponse à la querelle sur les droits d’auteur, sur le téléchargement. La seule réponse, c’est la diminution des prix. Parce que tu comprends bien qu’à ce moment-là, tu laisses la liberté aux gens, parce que les prix sont plus bas, et en même temps, tu préserves le droit de la création. Les droits d’auteur, ça existe, et ça protège les artistes. Et donc la baisse des prix par l’ouverture du marché, la généralisation du marché, c’est la solution à tous les problèmes« .

Deux ans plus tard, une fois élu, Nicolas Sarkozy se faisait l’initiateur des accords Olivennes qui allaient donner naissance à la loi Hadopi et sa fameuse riposte graduée. Et les prix n’ont pas baissé.

De manière plus anecdotique, le président racontait également avoir offert un iPod à son fils (« on peut y mettre de la musique pré-enregistrée« ), et expliquait ne pas avoir d’ordinateur sur son bureau parce qu’il n’y en avait pas besoin pour prendre des décisions.


Abonnez-vous gratuitement à Artificielles, notre newsletter sur l’IA, conçue par des IA, vérifiée par Numerama !