Exigeant la libération de l’un des leurs, un groupe d’Anonymous menace un puissant cartel de drogues mexicain de révéler l’identité de certains de ses collaborateurs.

Il y a une dizaine de jours, nous avions questionné sur Numerama le bienfondé de l’action de certains Anonymous, qui avaient décidé de révéler les identités numériques de plus de 1600 membres d’un réseau pédophile (adresses IP, e-mail, pseudonyme…). Nous avions jugé l’action « irresponsable« , pour plusieurs raisons, et surtout rappelé qu’une « société qui laisse se former des milices privées pour faire respecter l’ordre est une société anarchique qui ne peut aboutir qu’à un accroissement de la violence« .

Or voici qu’une nouvelle actualité démontre encore comment certains Anonymous font dangereusement glisser le mouvement anonyme vers une milice secrète, qui entend faire la police à la place des forces officielles. Wired rapporte en effet que des Anonymous ont publié le 6 octobre dernier une vidéo qui menace directement un cartel de drogues mexicain, les Zetas. La vidéo prévient le gang que s’il ne relâche pas l’un des leurs, apparemment kidnappé, Anonymous révèlera les photos, noms et adresses de policiers et chauffeurs de taxis liés aux Zetas.

« Pour le moment, nous ne publierons pas les photos ou les noms (…), mais si nécessaires, nous les publierons y compris leurs adresses, pour voir si le gouvernement les arrête« , menace la photo.

Depuis le 6 octobre, la menace a déjà été mise partiellement à exécution. La semaine dernière, le site de l’ancien procureur de Tabasco, Gustavo Rosario Torres, a été piraté. Sur fond de décoration d’Halloween, un message sur la page d’accueil affirmait que « Gustavo Rosario est Zeta« .

Mais là encore, il y a une part d’irresponsabilité. Le cartel des Zetas est extrêmement dangereux, et n’hésitera à faire payer y compris des innocents. Au mois de septembre, raconte Wired, les Zetas ont pendu deux personnes sur une passerelle à Nuevo Laredo, en signant leur acte d’une banderole menaçante à l’égard des blogueurs qui critiquent un peu trop leur activité. Une semaine plus tard, un contributeur à un site de presse collaboratif a été retrouvé décapité.

Par ailleurs, là encore, les taxis qu’Anonymous pourraient dénoncer ne sont pas forcément complices de plein gré du cartel de drogues. Certains peuvent avoir été menacés s’ils n’acceptaient pas de collaborer, et de garder l’identité des membres du gang secrète. En février dernier, lors d’une représaille, une douzaine de taxis ont été tués avec leurs passagers, notamment par décapitation.

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