C’est une publicité bienvenue pour Crytek. L’armée américaine est en train de s’équiper d’un système permettant d’entraîner des soldats dans un environnement virtuel. L’objectif est de les confronter à des situations très réalistes en toute sécurité. Le dispositif se compose notamment d’un casque à affichage virtuel, tandis que le « jeu » sera géré par le moteur CryEngine 3. Celui-là même qui est utilisé par Crysis 2.

C’est une très onéreuse console de jeux vidéo que vient de s’offrir l’armée américaine. Alors que les jeux de guerre sont de plus en plus réalistes, les forces armées des États-Unis n’hésitent plus à recourir à la technologie et à l’environnement virtuel pour entraîner les soldats. Cette fois, l’armée américaine a jeté son dévolu sur le « Dismounted Solider Training System » (DSTS), un appareil dont le prix est de 57 millions de dollars (environ 39,5 millions d’euros).

Concrètement, le DSTS permet au soldat d’évoluer dans un environnement numérique grâce à l’utilisation d’un casque à affichage virtuel. L’objectif est évidemment de plonger le militaire dans un univers aussi réaliste que possible, grâce à une batterie d’appareils et de systèmes permettant de le plonger au coeur de l’action. Et pour renforcer l’impression de réalisme, l’armée américaine a également misé sur le CryEngine 3.

Développé par l’entreprise allemande Crytek, le CryEngine 3 est un moteur de jeu 3D disponible depuis la fin de l’année 2009. Il est d’ores et déjà utilisé sur Crysis 2, qui est sorti en mars dernier, et sera le moteur de nombreux autres jeux en cours de développement. Pour Crytek, la décision de l’armée américaine de s’en remettre à CryEngine 3 est évidemment une publicité bienvenue.

« Le CryEngine 3 est la meilleure technologie vidéoludique sur le marché » a commenté Floyd West, le directeur des programmes stratégiques. Avec ce moteur, « cela nous permet de créer la simulation la plus réaliste. Nous sommes capables de transporter des soldats dans des environnements spécifiques comme en Afghanistan ou en Irak, où l’on peut simuler l’image et le son à 360 degrés » a-t-il expliqué à GamePro.

L’utilisation du jeu vidéo ou des matériels issus du marché vidéoludique par l’armée américaine n’est pas une pratique récente. L’an dernier, le département de la défense avait chapeauté la conception d’un supercalculateur basé sur 1 760 PlayStation 3. L’objectif de ce supercalculateur, baptisé Condor, est de traiter les données recueillies par les satellites d’observation.

L’entraînement des soldats via des jeux vidéo, aussi modernes soient-ils, n’est peut-être pas si surprenant. Une étude conduite par l’armée américaine et dont les conclusions ont été publiées au début de l’année 2010 a montré que les joueurs de jeux vidéo avaient des « capacités cognitives » jusqu’à 20 % plus importantes que le personnel militaire non joueur. Un avantage que l’armée américaine semble bien décidé à généraliser avec le DSTS.


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