Avec le durcissement de la législation anti-piratage, les internautes férus de téléchargement adoptent de nouveaux comportements, comme le streaming. Une évolution combattue par les ayants droit, mais qui se heurte à la frilosité des opérateurs.

Pour combattre plus efficacement le piratage sur Internet, les ayants droit militent depuis longtemps pour une responsabilité renforcée des intermédiaires techniques. En particulier, l’industrie du divertissement souhaiterait que les fournisseurs d’accès à Internet se sentent davantage concernés par le téléchargement illicite d’œuvres protégées par le droit d’auteur.

Les organisations en charge de préserver les intérêts de ces industries mettent donc régulièrement la pression sur les opérateurs pour qu’ils adoptent leur point de vue. C’est ce que tente actuellement de faire le « Verein für Anti-Piraterie der österreichischen Film und Videbranche » (VAP) en Autriche. Selon Torrentfreak, le groupe réclame le blocage d’un site de streaming assez populaire dans l’Internet germanophone.

Le site en question, Kino.to (Kino signifie cinéma en allemand, ndlr), est en effet un portail web proposant des liens Internet aux internautes pour accéder à des vidéos en streaming. Le site n’héberge pas les fichiers lui-même, se contentant de rediriger les visiteurs vers d’autres plates-formes. C’est en fin de compte comme The Pirate Bay, qui ne liste que des liens .torrent sans en héberger le contenu.

Une réclamation que le FAI en question, UPC, n’est pas disposé à fournir. « UPC permet à ses clients d’accéder à Internet, mais n’a aucune obligation ni aucun droit de sélectionner ou d’examiner le contenu » auquel l’internaute accède, a déclaré le FAI dans un communiqué. Une posture soutenue d’ailleurs par l’association des FAI oeuvrant en Autriche, l’ISPA.

« Il serait préférable pour les ayants droit de réfléchir à des modèles économiques innovants » a réagi le secrétaire général de l’association, Andreas Wildberger. Rappelons au passage que c’est le même FAI qui en Irlande a tenu tête aux ayants droit, en refusant de suivre les directives de l’association locale en charge des intérêts des labels de musique. Celle-ci voulait imposer la riposte graduée contre les contrefacteurs.

La lutte anti-piratage a conduit à une évolution des pratiques des internautes dans leur façon de consommer des contenus culturels. Si beaucoup continuent de passer par les réseaux peer-to-peer pour récupérer des films, des musiques ou des jeux vidéo, certains s’intéressent désormais à d’autres méthodes. En France, avec l’adoption de la loi Hadopi, les sites de streaming ont connu une progression énorme dans les recherches Google.

visuel_fibre_adsl2

Si vous avez aimé cet article, vous aimerez les suivants : ne les manquez pas en vous abonnant à Numerama sur Google News.