Aux Etats-Unis, Facebook a déposé une plainte contre Teachbook, un site communautaire à destination des professeurs. Le réseau social reproche au service d’utiliser le terme « book » dans son nom et pourrait créer une confusion auprès des internautes.

Facebook aurait-il peur qu’on le confonde avec un site web anonyme ? Dans son édition d’hier, le Chicago Tribune rapporte que le célèbre site de réseautage social a déposé une plainte contre le service américain Teachbook.com. Son tort ? Il utilise le terme « book » dans son nom, tout comme le réseau social fondé par Mark Zuckerberg.

À première vue, les deux services n’ont pourtant rien en commun. Le premier est fort de 500 millions de membres tandis que le second atteint péniblement les 20 inscrits. Facebook compte des dizaines d’employés dans différentes régions du monde alors que Teachbook n’a que deux salariés. Enfin, Reuters estime le chiffre d’affaires de Facebook autour de 700 à 800 millions de dollars tandis que Teachbook est une très jeune start-up.

« Nous sommes restés assis à nous gratter la tête ces derniers jours. Nous essayons toujours de comprendre pourquoi Facebook, une entreprise valorisée à plusieurs milliards de dollars, considère cette petite entreprise comme une quelconque menace » a déclaré Greg Shrader, le directeur de Teachbook, au Chicago Tribune.

Teachbook est un site communautaire destiné aux professeurs américains. Son objectif est de fournir des services et des outils entrant dans le cadre de l’éducation des élèves. De plus, Teachbook cherche à créer une interface de communication nouvelle entre les professeurs et les parents d’élèves, à travers différentes fonctionnalités (évènements, calendriers, lettres d’information…).

Dans la plainte, Facebook estime « que le nom « book » dans sa marque est hautement distinctive dans le contexte des communautés en ligne et des sites de réseautage social. […] Si d’autres services peuvent utiliser librement des marques composées d’un nom générique + du terme « book » pour des services de réseautage en ligne ciblant des catégories particulières de personnes, le suffixe « book » pourrait devenir un terme générique pour les services de réseautage social ou les communautés en ligne« .

« Cela pourrait diluer le signe distinctif de la marque Facebook » a terminé le site. Une opinion que ne partage évidemment pas Greg Shrader. Il a rappelé que Chicago Tribune qu’il n’était ni anormal ni surprenant qu’un site en rapport avec le monde de l’éducation se serve du terme « book ».

Le droit des marques a donné lieu à de nombreuses passes d’armes par le passé. De nombreuses sociétés ont menacé de porter l’affaire en justice pour préserver l’intégrité de leur identité. D’autres sociétés sont vraiment passées devant les tribunaux pour faire valoir leurs droits. Avec plus ou moins de succès.

En 2003, il y a par exemple eu l’affaire d’Apple contre Apple, suivie trois ans plus tard par le cas du terme « Pod ». En 2007, LucasFilms portait plainte contre l’agrégateur de contenus Digg.com. Selon l’entreprise américaine, le nom était bien trop proche de l’un de ses jeux, Dig, sorti en 1995. Une situation qu’a également connu Electronic Arts cet été, avec un conflit autour du terme « Edge ».

De façon plus générale, cette affaire pose évidemment le problème de l’utilisation d’un nom commun dans une marque. Celle-ci a pour objectif d’identifier le producteur d’un service ou d’un produit, sur un marché bien précis. En France, il faut généralement créer un nom original pour pouvoir le déposer comme marque. Cependant, même dans ce cas de figure, une partie du ce nom peut être un nom commun.

En cas de procès, le juge ne devrait a priori pas permettre à Facebook de s’approprier le terme « book ». En revanche, il devra déterminer si l’activité de Teachbook est suffisamment proche de celle de Facebook. Si la marque est utilisée sur un marché complètement différent, Teachbook pourrait éventuellement conserver son nom.

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