Le FBI porte une attention toute particulière aux données circulant sur Internet. La police fédérale américaine a manifesté un grand intérêt pour une technologie développée dans une université américaine, intitulée « Dark Web Project ». L’outil pourrait indexer et archiver une impressionnante quantité de données et identifier les créateurs de contenus anonymes.

Avec l’explosion des réseaux sociaux et des sites communautaires, les internautes sont de moins en moins enclins à surveiller la quantité d’informations privées et de données personnelles qu’ils diffusent sur le web. Pour s’en convaincre, il suffit de se rendre sur Facebook pour voir le nombre de photos et de messages personnels rendus disponibles par ses membres. L’intimité cède le pas chaque jour à l’extimité typique du 21e siècle.

Toutes ces informations ont évidemment une grande valeur. Pour les employeurs d’une part, puisqu’ils peuvent dresser un premier profil des candidats et faire une sélection très en amont. Pour les éditeurs de services en ligne d’autre part, à travers la monétisation des contenus générés par les utilisateurs.

Mais ce déballage sans limite de la vie privée n’intéresse pas uniquement des sociétés privées ou des recruteurs. Les gouvernements surveillent également de très près cette masse d’informations. Certains services d’enquête et de renseignement n’hésitent pas à archiver et indexer tout ce contenu. C’est notamment le cas du FBI.

L’Electronic Frontier Foundation révèle dans un article publié hier que la police fédérale américaine s’intéresse de très près à un projet surnommé « Dark Web Project ». Il a été révélé en vertu du Freedom of Information Act (FOIA), une loi américaine permettant aux citoyens américains d’obtenir la publication des documents administratifs. En France, un accès similaire existe, à travers la Commission d’accès aux documents administratifs (CADA).

L’organisation non-gouvernementale américaine décrit le projet ainsi : « dans les autres documents inclus dans cette publication, des courriers électroniques du FBI révèlent l’intérêt du service fédéral dans le projet « Dark Web Project » de l’université de l’Arizona« . À en croire les documents exhumés, il s’agit « d’une tentative des ingénieurs informaticiens de « rassembler et analyser systématiquement l’ensemble du contenu généré lar les terroristes sur le web »« .

Selon les informations du document, le « Dark Web Projet » serait particulièrement efficace à travers l’utilisation de robots d’indexation dans les forums de discussion et pour trouver des sites web cachés dans les « recoins » d’Internet ».

Plus grave. « En plus d’être capable de chercher des contenus sur Internet, le Dark Web Project développe un outil appelé Writeprint (« empreinte d’écriture », ndlr) qui affirme aider à l’identification des créateurs de contenus anonymes en ligne« .

Le FBI n’est cependant pas le seul organisme à s’intéresser aux données sur Internet. L’an dernier, nous évoquions l’appel d’offres de l’armée française lancé en 2007 et portant sur les « conception réalisation et évaluation d’un plate-forme dédiée au traitement des sources ouvertes pour le renseignement militaire d’intérêt stratégique« . L’idée était de pouvoir surveiller le net en profondeur, à travers les médias traditionnels, les médias en ligne, les services de discussion en tout genre et les solutions d’échange de contenus.

À l’échelle européenne, c’est le projet INDECT qui a relancé l’éternel débat sur l’équilibre à trouver entre sécurité et liberté. Lancé officiellement le 1er janvier 2009, le projet INDECT est doté d’une enveloppe de 15 millions d’euros. Il vise à créer en cinq ans une plate-forme de surveillance globale appuyée sur la collecte et l’analyse d’informations issues de différentes sources, allant d’Internet aux conversations téléphoniques.

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