Tout commence en janvier 2022 lorsqu’un groupe d’individus, basé à Suwon au sud de Séoul, entre en contact avec plusieurs salons de massage et propose aux gérants d’installer leur toute nouvelle application. L’outil, est prometteur, il doit faciliter la gestion de l’établissement en améliorant notamment le suivi client et la prise de rendez-vous.
Après deux mois de prospection, l’application totalise déjà de nombreux utilisateurs, en coulisse, elle permet à ses concepteurs d’accéder à des informations confidentielles appartenant aux clients des salons de massage.
Le 3 novembre 2025, la police sud-coréenne a annoncé l’incarcération et la mise en examen de cinq individus, soupçonnés d’avoir fait chanter les habitués des salons à l’aide de l’application falsifiée.
« Nous avons installé des caméras dans les salles de massage. Nous diffuserons vos vidéos. »
À la disposition des maîtres chanteurs ? Les noms des clients, leur numéro de téléphone, et leurs historiques de réservation. Autant d’éléments ayant permis de lancer une vaste campagne d’extorsion basée sur un mensonge.
Dans les communications découvertes par la police coréenne, les pirates affirmaient détenir des vidéos des séances de massage enregistrées via des caméras qu’ils disaient installées dans les salles. Un dispositif totalement fictif mais permettant d’accentuer la pression sur les victimes : « Nous avons installé des caméras dans les salles de massage. Nous diffuserons vos vidéos », menaçaient-ils.
Au moins 62 personnes auraient été victimes de ce chantage. Parmi elles, 36 ont chacune versé entre 1,5 et 47 millions de wons coréens, soit entre 900 et 28 000 euros.
L’outil de piratage a été acheté en ligne
Fait notoire : l’application truquée n’est pas l’œuvre des maîtres chanteurs eux-mêmes. Le principal suspect aurait acheté l’outil en ligne, sous forme de malware-as-a-service.
La police a découvert le réseau par hasard, lors d’une enquête sans lien direct avec cette affaire, en retrouvant l’application de piratage sur le téléphone d’un propriétaire de salon de massage.
Les premiers suspects ont été arrêtés en août 2023. Le reste du réseau, qui avait échappé à la justice pendant deux ans, a finalement été appréhendé progressivement jusqu’en septembre 2025.
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