On attendait une entrée fracassante d’Uber en bourse. Fracassante, elle l’a été. Mais certainement pas dans le sens qu’aurait souhaité Dara Khosrowshahi, le PDG du leader mondial de la réservation de voitures avec chauffeur. Et le sourire qu’il affichait au moment de lancer son entreprise sur le marché a certainement dû s’effacer bien vite dans les heures qui ont suivi.
Et pour cause : alors que le spécialiste du VTC était attendu à un moment à plus de 120 milliards de dollars de valorisation en octobre dernier, ce n’est finalement « qu’à » 82 milliards de dollars qu’il a démarré sa carrière boursière — le prix de l’action était alors fixé à 45 dollars. Mais ensuite, sa valeur n’a cessé de baisser, avec un premier recul à 41,57 dollars l’action, pour une valorisation à 76 milliards de dollars.
Aujourd’hui, l’entreprise ne pèse plus que 62,22 milliards de dollars, avec une action à 37,1 dollars. Néanmoins, la trajectoire de l’action paraît aujourd’hui se stabiliser. Reste que ce sont près de 20 milliards de dollars qui ont été effacés le temps de deux séances. Un sacré décrochage pour un groupe qui réalisait il y a quelques jours l’une des plus importantes introductions en bourse de l’histoire de Wall Street.
Des facteurs multiples
Cette lourde déconvenue interroge de prime abord le modèle économique des services de VTC. Avant Uber, c’est Lyft qui a sauté dans le grand bain. Avec difficulté : la valeur du titre a reculé de façon significative depuis la fin mars. Selon Les Échos, les investisseurs doutent de la capacité de la firme à atteindre un seuil de rentabilité, alors que ses pertes ont été approfondies l’année dernière.
Dans le cas d’Uber, ce n’est pas un mais plusieurs facteurs qui ont pesé sur la dégradation de la valeur d’Uber sur les marchés. Tout comme Lyft, Uber souffre d’une trésorerie déficiente. De plus, il y a une situation conjoncturelle défavorable : la grève des chauffeurs juste avant l’introduction en bourse, les risques réglementaires, le durcissement des législations et l’incertitude sur la voiture autonome.
D’autres causes, moins évidentes, sont à prendre en compte : il y a les conditions de marché, affectées entre autres par la guerre commerciale entre les USA et la Chine. Pour Business Insider, Uber a choisi la pire semaine de l’année pour se lancer. Et selon Capital, les grandes banques américaines impliquées dans la procédure d’introduction auraient fait des erreurs préjudiciables pour Uber.
Il reste que ce démarrage chaotique du leader mondial du VTC reste l’un des plus gros des USA et sa valorisation actuelle demeure objectivement très élevée. Surtout, elle ne dit rien de ce qu’elle sera plus tard. Si comparaison n’est pas raison, souvenons-nous de Facebook, dont les débuts avaient aussi été ratés. Malgré les affaires et les scandales, son cours a progressé quasi constamment depuis.
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