Une étude publiée par Lean In, une organisation créée par Sheryl Sandberg, montre que les entreprises Américaines n’embauchent pas plus de femmes qu’il y a quelques années.

Sheryl Sandberg, la directrice des opérations de Facebook, est lassée du manque de femmes dans les entreprises. Selon elle, les beaux discours tenues par ces dernières en matière de diversité n’ont pas été suivis d’effets aux États-Unis.

« La proportion de femmes dans les entreprises bouge à peine »

Dans un message posté sur Facebook le 23 octobre, elle a expliqué que le milieu du travail était « déconnecté » des réalités. « Année après année, les entreprises disent qu’elles sont très engagées dans la diversité des genres. Mais la proportion de femmes dans leurs organisations bouge à peine », a regretté Sheryl Sandberg.

« Pour que cela change, les entreprises doivent traiter la diversité de genres en interne comme l’impératif que c’est », a-t-elle ajouté.

C’est un rapport publié par Lean In, l’organisation qu’elle a fondée pour promouvoir les femmes dans le monde de l’entreprise – et qui porte le même nom qu’un livre qu’elle a écrit sur le sujet – et le cabinet McKinsey & Company qui est à l’origine de cette prise de parole. Elle explique que 462 firmes américaines, employant au total 20 millions de personnes, ont été étudiées pour établir ce rapport, entre 2015 et aujourd’hui.

Il se conclut sur le fait que « les femmes continuent d’être largement sous-représentées, à tous les niveaux ». Un constat encore plus négatif lorsqu’il s’agit des femmes de couleur, comme le montre ce graphique.

Les hommes blancs sont les premiers à être embauchés. // Source : Lean In

Les hommes blancs sont les premiers à être embauchés.

Source : Lean In

Une « course » où les hommes ont une longueur d’avance

Sheryl Sandberg explique que toutes sont désavantagées dès leurs premiers pas dans une entreprise : « C’est comme si elles participaient à une course, et que les hommes avaient une grande longueur d’avance. »

Elles sont ainsi moins souvent embauchées dans des emplois de premier échelon, et également aux postes de managers. Elles sont aussi moins susceptibles d’être ensuite promues à des postes à la direction : seules 1 chef sur 5 est une femme, et 1 sur 25 est une femme non-blanche.

« Le progrès n’est pas juste lent – il est bloqué »

« Le progrès n’est pas juste lent – il est bloqué », remarque la COO de Facebook – une entreprise elle-même critiquée pour son manque de diversité –, avant d’ajouter : « Les femmes font leur job. Elles ont plus de diplômes que les hommes depuis plus de trente ans. Elles demandent des promotions et négocient des salaires aussi souvent que les hommes. Et contrairement à une croyance répandue, elles ne quittent pas beaucoup plus leur emploi pour s’occuper des enfants, ou pour n’importe quelle autre raison. »

Selon Sheryl Sandberg, si les entreprises faisaient vraiment en sorte de faire bouger les choses, l’écart entre le nombre de femmes et d’hommes dans les postes de management pourrait être réduit à néant en seulement dix ans.


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