Inquiète que le processus d'attribution des adresses en ".vin" et ".wine" ne tienne pas compte des appellations d'origine, la France a demandé à la Commission européenne de la soutenir afin que l'ICANN prenne en compte la protection des indications géographiques.

Face à l'ICANN, la France est allée chercher de l'aide auprès de la Commission européenne. En effet, l'AFP a dévoilé un courrier signé par Laurent Fabius (ministre des affaires étrangères), Stéphane Le Foll (ministre de l'agriculture) et Axelle Lemaire (secrétaire d'État au numérique) dans lequel il est demandé à Bruxelles de s'opposer à la création d'extensions en ".vin" et ".wine".

Plus exactement, les membres du gouvernement souhaitent préserver les appellations d'origine "des dérives du système actuel de la gouvernance de l'Internet", en évitant que des vins produits en Californie ou en Australie n'obtiennent des adresses comme « côtesdebeaune.vin » ou « coteauxdelaloire.wine », selon l'exemple pris par le député socialiste François Loncle, visiblement sensible à ces questions.

Les deux ministres et la secrétaire d'État plaident donc pour un système de création et d'attribution des noms de domaine qui inclut la "protection des indications géographiques", afin d'empêcher d'éventuels usurpateurs de récupérer des adresses qui ne devraient pas leur revenir.

En creux, le gouvernement veut évidemment que la Commission européenne que ce système pourrait profiter à d'autres nations qui produisent aussi du vin (Italie, Espagne et, dans une moindre mesure, Allemagne et Portugal). Dans les faits, un tel système pourrait également bénéficier à tout pays produisant du vin, en Amérique, en Afrique ou en Océanie.

Sur ce sujet, la position de l'exécutif est déjà connue depuis plusieurs mois. L'an dernier, Stéphane Le Foll a expliqué dans une réponse à un parlementaire que "la reconnaissance et la protection des indications géographiques sont donc une priorité pour la France", tout comme "la mise en place d'une procédure visant la protection des indications géographiques".

Le ministre avait d'ailleurs rappelé que la France avait reçu le soutien de l'Espagne et de la commission européenne lors du comité consultatif des Gouvernements de l'ICANN.

L'inquiétude du gouvernement français est indirectement liée à la décision de la société pour l'attribution des noms de domaine et des numéros sur Internet (ICANN) de créer de nouveaux domaines de premier niveau génériques, en plus de ceux déjà existants, afin d'offrir plus de choix aux entreprises, aux institutions, aux collectivités et aux particuliers.


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